De qui s’agit-il ?

Les preuves indiscutables ne sont pas pour l’instant révélées, car l’étude et le nettoyage et la préservation des diverses pièces prend beaucoup de temps et ne fait apparaitre que certain numéros de série qui ne figurent pas  tous dans le catalogue du P 38.

Les faits:

A la suite du débarquement du 6 juin et durant tout le mois,  la Luftwaffe présente encore une réelle menace qu’il faut traiter en priorité. La chasse Alliée va s’attacher à l’éliminer par des missions « sweep »( coup de balais) tout en les associant aux bombardements stratégiques.
Elles vont permettre le repérage de mouvements de troupes au sol, d’intercepter l’ennemi dans les airs, d’identifier les nouvelles menaces, et de reconnaître d’éventuelles cibles à traiter lors de futures missions.

La transposition en image:

Pour résumer:

Le 25 août 1944 sur le terrain de Criqueville en Normandie (base de la 8 ième Air Force) décollent 23 avions Lockheed P 38 Ligthning à 11h 45 (heure Américaine). Ils évoluent en échelons refusés et forment 3 groupes distincts. Le premier groupe (Red) est commandé par le Major Gardner, chef de la mission, dans le second (Blue) se trouve Edward Cooney en queue de file, car  c’est un  jeune pilote sans beaucoup d’expériences et dans le troisième  (Yellow) Johnston lui aussi en queue de peloton. La mission  « sweep »du jour est comme la précédente du 22 août, de bombarder les terrains d’aviation au nord de la Seine. Les objectifs sont cette fois ci dans la région de Tergnier, les terrains à bombarder sont ceux  de Clastres, d’Achery, et de Frière au retour à l’aide de bombes standard de 250,500,et 1000 livres.

P 38 sur un terrain en Normandie (Google).
P 38 sur un terrain en Normandie (Google)

A 12 h 30 (heure Allemande) le Gruppenfûhrer  Willi Elstermann de la JG 6 décolle de Herpy l’Arlésienne  (Ardennes) avec 46 Fockewulf 190  A 8 lourdement armés, bientôt rejoint par une autre formation de 24 autres. Les Alliés s’apprêtent à traverser la Seine et leur mission est de les en empêcher à tout prix, par des attaques au sol et des mitraillages de troupes. Quelques minutes plus tard,  l’ordre leur est donné par radio de se détourner de leur but pour affronter les P 38 Alliés au dessus de Benay.

Fw 190 (Militaria Nation).
Fw 190 (Militaria Nation)

Le Major Gardner (Red) vient de terminer sa passe de bombardement sur Clastres, tandis que les 2 autres groupes (Blue , et Yellow) tournent en rond en protection 1500 mètres plus haut. La DCA est faible et peu précise, toutes les bombes ont été larguées, et la mission sur Clastres est un succès. Il est désormais inutilisable et pour longtemps !

P38 en rase motte (Vintage Wing).
P38 en rase motte (Vintage Wing)

C’est à ce moment qu ‘il aperçoit 3000 mètres plus haut dos au soleil, la chasse Allemande foncer sur les groupes blue, et Yellow qui n’ont rien remarqué. L’engagement est à 1 contre 3 à ce moment , et d’une rare violence d’après les témoins oculaires. Le premier abattu est Brownley  (Groupe Blue) qui s’écrase près de Remigny, en feu. (le pilote périt carbonisé dans son appareil). Le second à être atteint vers 3000 pieds  au dessus de Quessy est Johnston (Yellow). Il peut sauter en parachute, et tombe dans le bois du Moulinet (proche de Liez). Son avion s’écrase beaucoup plus loin dans les champs.  Un peu plus tard, le troisième est Cooney (groupe Blue), touché dès les premiers engagements sur le dessus du moteur gauche, puis plus tard à 5 km et à 2500 pieds  (sur la commune de Viry Noureuil, moteur en feu) qui s’écrase peu de temps après sur Liez (non loin de Brownley). Il saute  et ouvre son  parachute  d’après les témoins, mais est retrouvé mort près de son avion ?

Photo: Lone Centry Blog.
Photo: Lone Centry Blog

Les témoignages des acteurs de ce combat:

Témoignage de Edwin S.Chickering Group Commander du 367 th Fighter Group de septembre 1944 à novembre 1945

Le combat du 25 août 1944 :

Le 25 août 1944, le 367e Fligther Group attaque simultanément à la bombe 3 aérodromes proche de Laon, Clastres ,Péronne , et Rosière en Santerre. Ce combat est qualifié comme étant un des plus important dans l’histoire des Etat-Unis. Il est unique par le fait qu’il se déroula dans une zone relativement petite et de 3000 pieds (900 m)jusqu’au niveau du sol.
L’engagement eu lieu lorsque le Major Gardner , conduisant le 392e Group terminait son attaque sur Clastres lorsqu’il fut surpris par 4 Fockewulf 190 qui piquait vers le groupe. Avant que les autres en couverture puissent intervenir, Gardner et trois autres lightning  furent encerclés et touchés. Le capitaine Materson qui dirigeait le vol de couverture, en abattait 2, le Lt Lezie en  endommageait un puis en détruisait un autre, le Lt Platt en  descendait un, le Lt Tremblay  touchait l’emplanture d’un FW 190 et le cockpit d’un autre. Poursuivit par 3 FW 190 qui ont touchèrent son moteur droit, il réussi à s’échapper au ras de la cime des arbres. Le Lt Brownley et Conney ont été tués dans l’action.
Avec l ‘arrivée des 392 et 393e Group, les chances de succès furent plus grandes encore.Le Major Griffin leader du 392 Group, attaquait le soleil dans le dos et abattait un FW 190 puis en endommageait un autre de même que les Lt Livingston et Plotécia. Le Capitaine Blummer leader du 393e group  et avec le Lt Awtrey en ailier, avait détruit 5 avions en une seule mission et devenait un As. Le Lt Pacek au cours de sa 3e mission, abattait 2 FW 190 , le Lt Dobrowolosk et Melvin Jones, chacun un !
Parmi les cinquante appareils  Allemands engagés, 25 ont été détruits, un autre probable, et 17 endommagés contre 2 pilotes Américains tués et 4 autres  qui sautèrent en parachute sur le territoire Français ; Dans l’après midi le 367e Fligther Group, détruisait 16 JU 52 sur la ligne Dijon Bordeaux.
Pour ces fait le 367e Group reçu la  plus haute distinction remise à une unité (Présidential Unit Citation) pour héroïsme extraordinaire face à l’ennemi.


Témoignage de Fritz Buchholz Staffel 7 du Gruppe II /6 Jagdgeschwader

Le lendemain de mon arrivée à Herpy, le 23 août, je fis trois vols de reconnaissance de la région, et le 24 un quatrième vol . Aucun ennemi aperçu bien que certain d’entre nous en rencontrèrent. Si le terrain, ou plutôt la pâture était excellente du point de vue camouflage, il était si exigu que c’était difficile pour l’unité de prendre l’air rapidement. Lors de notre premier jour d’arrivée, deux avions sont entrés en collision pendant le décollage, probablement que l’un d’eux a prit le sillage turbulent de la paire de FW 190 les précédant.
La retraite Allemande de Normandie était dans sa phase finale, les troupes traversaient la Seine et les demandes frénétiques de couvertures aériennes pour  leur donner un peu de répit étaient incessantes. Comme nous devions fonctionner en tant que chasseurs, les lourds lances roquettes furent démontés de nos avions.
Le 25 août, nous avons décollé pour notre première opération à grande échelle pour un balayage par l’ensemble du Gruppe vers la Seine dirigé par notre contrôleur au sol. Une quarantaine de FW 190 ont décollé peu après midi, commandé par le Hauptmann  (Capitaine)Elstermann. C’était la première fois que la II/JG 6 au complet volait en formation. Mon staffel (le 7) devait voler aussi haut que possible en couverture et nous avons pris l’air en premier , puis orbité autours du terrain , attendant que tous aient décollé. Ils se sont dirigés vers l’ouest et avec notre Staffel à 6000 pieds (environs 1800 m) au dessus ;
Peu après avoir quitté Herpy., nous recevions des informations du contrôleur au sol qui signalait une attaque sur l’aérodrome de Clastres près de St Quentin ;Le Hauptmann Elstermann, nous fit prendre un cap nord et peu après j’aperçus quelques avions au nord de notre route au dessous de notre formation principale. J’ ai appelé le Gruppenkommandeur : « Achtung, fragezeichenvon rechts »(attention, des avions non identifiés à droite). Reconnaissant mon appel, il identifia les avions comme étant des P 38 Lighting Américains.
Avec le soleil dans le dos nous nous sommes rapprochés (j’en comptais environ douze). Elstermann a donné l’ordre de larguer les réservoirs supplémentaires et mon Staffelcapitän l’Oberleutnant Paffrath, nous a emmené en piqué à l’attaque dans un virage serré. Mon FW a tremblé, puis a décroché et me suis retrouvé en vrille, impuissant à récupérer l’avion. Poussant sur le manche et le palonnier à l’opposé avec le combat tout autours ; C’était un chaos indescriptible , les Lightnings chassant les FW et les FW chassant les lightnings. Je réussi à sortir de la vrille et tirer sur un lightning en virage tandis qu’un autre ouvrait le feu sur moi ! Je découvrais la cause de mon décrochage ! Mon réservoir supplémentaire est resté accroché.  Il était impossible malgré tous mes efforts à le larguer, comme il était presque plein, (il pesait 250 kg) pas étonnant que je ne puisse virer aussi serré sans décrocher. Nous étions peut être novices dans ce  type de combat, mais avec l’avantage du soleil et le nombre, nous avons pris l’initiative. Notre attaque les a frappé durement, et j’ai vu des P 38 tomber. Les pilotes Américains essayaient d’éviter le combat en zigzagant le plus possible ;
Soudain d’autres Lightnings ont piqué sur nous dans toutes les directions, c’était notre tour d’être chassés ! Beaucoup plus expérimentés ils recherchaient leur victimes en plongeant sur les Rote pour les séparer et les tirer lors de leurs ressources ! Nous étions hachés par des experts et je regardais tomber les FW 190 les uns après les autres.
Je suis remonté pour me joindre à la lutte et pour couvrir les arrières d’un FW seul et sans protection. Deux lightnings nous avaient suivi lorsqu’il est entré en un virage serré, qui m’a fait de nouveau perdre le contrôle de l’avion. J’ai répété plusieurs fois la manœuvre pour reformer la Rote ,mais sans expérience  suffisante sur le FW 190 dans un combat ou il n’y avait pas de place pour les novices , j’ai du abandonner la partie. Je n’ai rien pu faire pour mes camarades, et si j’étais resté plus longtemps, j’aurai été une proie facile pour un Lightning. J’ai fui le plus loin possible et piqué à basse altitude pour rejoindre Herpy, atterrir, couper le moteur et descendre de l’avion ,la combinaison mouillée de sueur.
Les survivants du combat sont rentrés au compte goutte, certain d’entre eux portant les cicatrices de la bataille. L’ampleur de la catastrophe avait frappé notre  Gruppe et il était devenu clair que seize de nos avions avaient été détruits, quatorze pilotes tués ou disparus et trois autres bléssés.
Parmi les disparus, le Kapitän de la 8e Staffel, leutnant Rudi Dassow, qui avait été un des plus brillant pilote de chasse sur bimoteurs avec 22 victoires dont douze bombardiers quadrimoteurs.
Notre propre Staffelkapitän , l’Oberleutnant Paffrath, était parmi les blessés. L’ampleur des pertes subies au cours de la bataille du 25 août 1944 à été un grand choc !
Avec autant d’avions détruits et endommagés, notre force de combat avait été réduite de moitié en un seul engagement. Nous devions en effet tirer les leçons de ce combat et avoir peu de temps pour pleurer nos camarades .La bataille se poursuivait et nous prenions une raclée terrible par l’aviation Alliées .

L’exhumation des débris de l’appareil, va nous en apprendre un peu plus !

En  mai 2013, nos premières recherches sur place nous font découvrir  entre autres des morceaux de fuselage en surface, peints de couleurs vert olive, et brun signe que cet avions est antérieur à 1944.
A cette époque en 1944 les Américains ne prenaient plus la peine de peindre leurs avions en couleur camouflage. Il ne peut donc s’agir que d’un avion de 1943 ou 1942. Nos documents signalent que Cooney possédait un de ces avions de 1942 (P 38 G ou J IO-LO).

P 38 G IO-LO. (seule une étude poussée sur les pièces pourra déterminer le type de P 38)
P 38 G IO-LO. (seule une étude poussée sur les pièces pourra déterminer le type de P 38)
P 38 J IO-LO ( les différences ne sont pas flagrantes).
P 38 J IO-LO ( les différences ne sont pas flagrantes).

La fouille engagée le 27 août 2014, met au jour  un moteur Allison, quelques débris de fuselage et de trappes et une bombe de 1000 livres en parfait état, mais inerte car le câble de commande d’amorçage est coupé à 50 cm de la goupille (selon notre Adjudant Chef  Philippe T, ancien démineur, confirmé par la suite par la Sécurité Civile, lors de l’enlèvement de la bombe le lendemain matin).

 

Découverte du moteur Allison V- 1710 -89-91 1425 Cv.
Découverte du moteur Allison V- 1710 -89-91 1425 Cv
Levage et transport par la grue.
Levage et transport par la grue
Recherche du moyeu et de l'hélice.
Recherche du moyeu et de l’hélice
BOMBE
Et dans le godet: ce qui n’était pas prévu  !

Que faisait cette bombe alors quelle aurait du être larguée au moment de l’entrée dans le combat ?

Il semblerai que le pilote, surpris par l’attaque Allemande a sans doute été victime de tirs, lors de l’affrontement initial qui ont endommagé son moteur et son système gauche de largage, et seule la bombe droite  à été larguée. Handicapées par cet élément gênant, les performances de son avion sont très réduites ; Devenu une cible de choix, il tente désespérément de s’échapper, mais il essuie  à  nouveaux  des tirs sur le moteur gauche de l’arrière, par 3 assaillants qui revendiquent la victoire, dans le même lieu , à la même altitude et à la même heure. (au dessus de Viry-Noureuil);  La Luftwaffe ne pouvant déterminer qui  à tiré ne confirme pas ces victoires. Les dégâts sont considérables (carter d’huile éventré,  compresseur et refroidissement atteint  chacun par un obus  perforant ou explosif)  et l’avion  en feu ne tient en l’air que par miracle, juste  le temps de l’évacuer au dessus de Liez vers 1500 pieds (voir photos jointes).

Impact d'obus de 20 mm entre deux aubes de turbine du compresseur.
Impact d’obus de 20 mm entre deux aubes de turbine du compresseur
Autre impact de 20 mm dans le collecteur d'eau de refroidissement.
Autre impact de 20 mm dans le collecteur d’eau de refroidissement
Pénétration d'obus dans le carter (carré bleu).
Pénétration d’obus dans le carter (carré bleu)
Câble d'amorçage de la bombe de 1000 livres (relié à l'avion).
Câble d’amorçage de la bombe de 1000 livres (relié à l’avion).

Nous ne pouvons toujours pas confirmer pour l’instant l’identité du pilote, sans la moindre preuve matérielle, numéros d’identification du moteur ou autres !
Il faut aussi signaler qu’en 1944 les Allemands manquant de matériaux stratégiques récupéraient tout ce qu’ils pouvaient et en particulier les épaves d’avions. Dans les années qui suivirent « l’après guerre » les ferrailleurs s’en donnaient aussi à cœur joie, et c’est pourquoi nous n’avons exhumé que ce qui était enfoui très profondément !

Un grand nombre de pièces à identifier et à nettoyer!
Un grand nombre de pièces à identifier et à nettoyer !

Une autre indication importante !

Le rapport du Garde Champêtre de l’époque,  rendu sur les lieux en compagnie de soldats Allemands, indique que le pilote a le crâne ouvert , cervelle dépassant, et la jambe broyée. Le dossier médical de Cooney indique qu’il mesurait 67 inches (1,70m) et pesait 164 livres ( 82 kg). Le rapport de l’autopsie effectué quelques semaines plus tard par l’US Air Force en exhumant le corps enterré à Liez, indique que l’état du cadavre en putréfaction avancée,  présente une fracture du crâne, une jambe broyée et que la cause probable de sa mort est une balle dans l’estomac ? On a longtemps dit qu’il avait été atteint par la DCA du poste du fort de Liez , ou qu’il avait été achevé par les soldats rendu sur les lieux. Cela semble peu probable , la DCA était faible et peu précise  (rapport de Gardner) et une fracture du crâne réduit les chances de survie du pilote. Donc inutile de l’achever !
Ces indications proviennent des rapports de l’US Air Force déclassifiés et achetés par notre historien. Le pilote Edward Cooney est enterré à Epinal !

Nos conclusions pour l’instant faute de preuves matérielles indiscutables.

Il s’agit surement du Lt Cooney qui lors de son évacuation de l’avion  pourrait avoir heurté l’hélice du moteur droit (encore en rotation ) ou le stabilisateur. Cela nous semble peu vraisemblable, dans le cas ou il saute de l’avion il est à la même vitesse que lui pendant un certain temps et s’il heurte l’avion c’est avec une différence de vitesse minimale, qui ne pourrait lui occasionner  que des blessures « légères » .

Il a pu  aussi être victime d’un tir au bout de son parachute  près du sol par deux ou trois balles tirées d’un avion . Une  dans l’estomac, l’autre dans la tête (rapport d’autopsie) et peut être dans la jambe, ou tout simplement avoir été abattu lors de son évacuation de l’appareil. (Trois FW 190 étaient à sa poursuite à ce moment)

La chose à cette époque est d’une pratique courante, aussi bien du côté Alliés que du Côté Allemand. Le 22 août sur la commune de Versigny, Daniel D a assisté au tir d’un P 38 sur un pilote Allemand parachuté, qui a coupé les suspentes et qui fut tué par sa chute. Les historiens locaux ont écrit et localisé un grand nombre d’avions, parfois grâce à des témoignages douteux ou non vérifiés (se rappeler de l’affaire St Exupéry), ce serait le cas pour Johnston et Cooney, n’ayant pu approcher l’épave. Nous pensons avoir bouclé  une partie de notre enquête sur 2 acteurs ennemis et témoins (Achenbach et Cooney) du combat du 25 août 1944 qui marque la fin de la bataille de Normandie. A cet instant la Luftwaffe se fait discrète et n’est plus que l’ombre d’elle même, elle se replie vers le nord de l’Europe ou dans un dernier sursaut elle fera de nouveau parler d’elle dans l’opération Bodenplatte ( La bataille des Ardennes).

Le projet N° 2 finalisé

Le secret à été bien gardé sur le lieu d’exhumation du P 38 ! La presse avait en 2013 publié quelques articles sur le sujet et en particulier sur la souscription publique lancée à l’international. Le lieu n’a jamais été dévoilé, mais des rumeurs courraient surtout dans le village concerné. Monsieur le Maire en a été le témoin malgré lui.
Le côté financier, a rapidement été résolu, grâce à l’intervention d’Axo’lidarité , et de la Fondation du Crédit Agricole Nord Est, de quelques « Amis du Musée », et des internautes. A tous nous vous  adressons nos plus vifs remerciements!
Le côté administratif fut un casse tête  ! Changement de statuts qui ne correspondaient plus à l’objectif de l’association, l’autorisation du propriétaire, la déclaration à la DRAC  et cetera……
Le côté matériel ne posait pas de problèmes au départ , mais il faillit faire capoter le projet à la dernière minute. Fort heureusement Axo’Lidarité avait des ressources , et il les fit valoir  en la personne de  Frédéric Beguin artisan et grutier de profession qui  a décalé ses travaux pour venir nous sauver!

Une équipe de spécialistes:

équipe

Une équipe soudée autour de l’historien Philippe  Lantiez (le chef du projet) dont l’aptitude n’est plus à prouver !

La découverte:

Le 27 août 2014, après bien des péripéties pour trouver une grue, (tous nos remerciements à Frédéric Béguin) débute l’exhumation du P 38.

Marc

Marc au maniement de l’antenne de détection

Comme prévu la profondeur de l’excavation n’a pas excédé celle déterminée par Marc aux commandes du détecteur de masse nouvelle génération. Il est aussi à noter que Marc vient de faire 1200 Km d’une traite de Tchéquie pour participer ce matin et vérifier ce qu’il y a au bout du détecteur.

godets

Frédéric aux commandes de la grue

Dès les premiers coups de godets , la couleur de la terre change. Chaque tas est inspecté dans ces moindres détails et l’on commence à remonter des morceaux de fuselage brûlés en duralumin . Plus de doute il s’agit d’un P 38 !

pièces

Le drainage monté en 1936 à été réparé il y a 20 ans (on aperçoit le bout de tuyau)

Beaucoup de petites pièces non identifiables sont mises à jour , mis  à part quelques unes que l’on  reconnaît bien vite, comme cette bobine de magnétos.

bobine

Bobine HT de magnétos du moteur

Puis une grosse masse de métal est détectée par Marc qui à chaque coup de godet vérifie la présence d’objets.

RECHERCHES

Le dégagement du moteur Allison

moteur

Le moteur revient à la surface 70 ans après !

De masse informe il est difficile de l’identifier. Il faut le transporter hors du champ d’action de la grue pour parfaire le nettoyage sommaire. En apparence le moteur à subit de gros dégâts  à cause du choc. Un piston pend, le carter du réducteur est explosé.

levage

Le moteur est prit en charge par la grue.

Le moteur est rapidement évacué en des lieux plus sûrs, et remis à des mains expertes.

Chef méc

Nos trois mécaniciens avions à l’oeuvre.

Il ne reste plus qu’a retrouver le moyeu d’hélice, l’hélice et son réducteur, s’ ils existent encore !

Le trou

Et au fond du trou ?

bombe

Une petite surprise de1000 livres non prévue au programme.

Bien rangée dans le godet une bombe de 1000 livres ? Une surprise de taille, qui normalement n’aurait pas du se produire (le rapport de mission de Gardner, stipulait que toutes les bombes étaient larguées). Constatation faite rapidement , la bombe n’est pas amorcée, la goupille est en place (confirmé plus tard par la Sécurité Civile). Elle est donc délicatement posée plus loin et recouverte de terre, surmontée d’un drapeau pour signaler sa présence. Le service concerné est immédiatement prévenu et interviendra le lendemain matin au plus tard.

Le bilan de la journée.

Il se solde par une importante quantité de petites pièces et un moteur presque complet.

PI7CES

C’est en gros ce que nous attendions, car en 1944 les Allemands récupéraient tout ce qui pouvait alimenter leurs usines en matières premières. Après la guerre, nombre de ferrailleurs ont fait leur choux gras de ces vestiges. La bombe retrouvée va nous donner une explication  probable sur le crash du Lt Cooney .

Un gros travail nous attend maintenant !

Il commence par un apéro dinatoire qui réunit tous les participants heureux d’avoir contribué à retrouver une partie de l’avion, et des questions restées sans réponses pour l’instant! Pourquoi cette bombe était là ? Qui pilotait l’avion, Le Lt Johnston ou  le Lt Cooney?

 

Le film de la recherche:

Pour ceux qui aiment la belle mécanique !

Le moteur Allison V 1710 modèle E et F

Moteur

Ils ont équipé successivement le Curtis P 40, Bell Airacobra, le  North Américan P 51 Mustang et le  Lockeed P 38 ; La lettre E ou F détermine si le réducteur d’hélice et placé en avant du moteur ou sur le moteur.

On distingue le réducteur en avant du moteur et le trou par lequel passait le fut du canon.
On distingue le réducteur en avant du moteur et le trou par lequel passait le fut du canon

Sur le Bell Airacobra il est placé  à environ 2,70 m du moteur  et relié à celui -ci par un arbre. Il porte la lettre E et F pour le réducteur d’hélice placé directement en sortie moteur P40 , P 51, P 38.

Moteur type F (avant) et type E (avant).
Moteur type F (avant) et type E (avant).

Le V 1710 et un 12 cylindres en V incliné à 60 ° de  plus de 28 litres de cylindrée, à refroidissement liquide. Il est doté d’un compresseur centrifuge, monté sous le carburateur, pour optimiser le mélange et forcer l’admission. Le P 38 est équipé d’un tubo extérieur pour lui permettre d’atteindre les plus hautes altitudes en complément du compresseur centrifuge.

Si vous êtes placés dans le cockpit le moteur droit tourne dans le sens horaire, et l’hélice dans le sens anti horaire.
Le moteur gauche tourne dans le sens anti horaire et l’hélice dans le sens horaire.

Rotation des moteurs vue par l'arrière.
Rotation des moteurs vue par l’arrière.

L’effet de couple est annulé sur le P 38. Le moteur droit (F2 R) et le moteur gauche ( F2 L) sont identiques . Les bocs moteur peuvent être inversés et les accessoires montés indifférement à l’avant ou à l’arrière permettant  de changer la rotation du moteur droite ou gauche. La puissance maximum est délivrée à 3000 T/mn pour une efficacité maximale de l’hélice entre 1300 et 1500 T/mn.

En détails:

Le moteur est construit autours de 2 rangées de cylindres en V calés à 60°. Les cylindres sont en acier au chrome de faibles épaisseurs (environ 2 mm). Ils ont encagés dans une enveloppe en tôle d’alu qui sert  de chambre stagnante pour l’ éthylène glycol. Les cylindres ne perdent pas  trop de température en fonctionnement grâce à ce système. Cette chambre stagnante et recouverte par un collecteur dans lequel circule le fluide de refroidissement. Le tout est monté en sandwich à l’aide de goujons , entre culasse et carter.

Culasse et cylindres assemblés.
Culasse et cylindres assemblés.

Sur le moteur (pour le P 38 ) un carter réducteur d’hélice est monté. Il est graissé par pulvérisation d’huile. Il est équipé de pompes et conduites d’huile sous pression et de conduite de retour sans pression. Il porte l’arbre d’hélice.

Réducteur d'hélice.
Réducteur d’hélice
Moteur vu de l'arrière.
Moteur vu de l’arrière

Sur l’arrière du moteur tous les dispositifs d’alimentation en essence, huile, eau, énergie.

L'ensemble sous carter alu, monté sur le carter de vilbrequin.
L’ensemble sous carter alu, monté sur le carter de vilbrequin
Les bielles sont montées sur le même tourillon et articulées.
Les bielles sont montées sur le même tourillon et articulées
Le vilbrequin à 7 paliers entièrement creux.
Le vilbrequin à 7 paliers entièrement creux

La grande particularité du vilbrequin est qu’il est entièrement creux, manetons et tourillons de bielles compris.  En cas de panne de la pompe à huile, ces réserves peuvent le cas échéant empêcher le moteur de serrer dans l’immédiat, ou dans les évolutions à fortes charges lorsqu’il y a risque de cavitation de la pompe à huile.

Le carburateur; Sur la base des documents de Général Motor War Product.
Le carburateur; Sur la base des documents de Général Motor War Product

Et tous nos remerciements pour leurs contributions à:

Air-Diffusion A-D, (FR) , Barabas Bernard (FR), Belier Dany (FR) , Biggadike James (GB), Billard Jean-marie (FR), Bon Nicolas (FR), Bon Bruno (FR) Bontems Caroline (FR), Buchoul Vincent (FR), Carret Michel (FR), Chapelet Daniel (FR)
Coquisart Alain (FR), Didier Andre (FR), Druart Daniel (FR), Fargniers-matériaux Caroline (FR) Flying Otter (GB), Gillot Yannick (FR), Glavier Laurent (FR), Grégoire Serge (FR), Gribonval Claude (FR), Hiblot Jean (FR), Hiverlet Jacques (FR), Lalisse Pierre (FR), Lantiez Philippe (FR) Lantiez Christophe (FR), Leleu Laurent (FR), Luisin Daniel (FR), Mangin Paulette (FR), Martinage Gilles (FR), Parisot Ghislain (FR), Pierraut Joel (FR) (FR), Quiquet Vincent (FR), Ranch FLB (FR) Salandre Christopher (FR), Simbozel Anne (FR), Smythe Peter (AU), Speirs James (GB), Thomas Philippe (FR),Viéville Jean-Pierre (FR), Vieville Jocelyne (FR), Vieville Claude (FR), Vieville Christian (US)

Axolidarité Axolidarite(FR) et : La Fondation du Crédit Agricole Du Nord Est .

Quelques variante de Lockeed P 38:

Conférence du 23 août 2014

La fin de la Luftwaffe le 25 août 1944 dans le ciel de Picardie, marquant la fin de la Bataille de Normandie !

Objectif

Destruction de la Luftwaffe au nord de Paris le 25 août 1944

FW 190

Image issue de ciné mitrailleuse US

Conférencier: Philippe Lantiez.

Préambule :

Le 25 août 1944 est une date surtout connue pour la Libération de Paris. Mais Paris n’a jamais aux yeux des Alliés présenté un objectif stratégique prioritaire. En fait , du point de vue géopolitique il s’agirait d’un objectif du Général De Gaule pour y affirmer sont autorité. Le 25 août 1944 signe aussi la fin de la Bataille de Normandie.

Situation de la Luftwaffe en mai juin 1944.

Organisation :

La Luftwaffe des Pays-Bas, de  Belgique, et de France sont placées sous commandement unique:

La Luftflote 3

Cette troisième flotte aérienne est placée sous le commandement direct de Berlin et d’Hermann Göring. Son centre de commandement est à Paris sous la direction du Generalfeldmarschall Hugo Sperrle.

Hugo Sperrle

Generalfeldmarschall Hugo Sperrle.

carte

Zone de commandement de la Luftflote en mai 1944 (Alfred Price)

En 1943 la Luftwaffe perd la maîtrise des airs au profit des Alliés. Les Allemands ont rapatrié beaucoup d’unités pour la défense du Reich , victimes des bombardements intensifs.

Hambourg

Attaque sur Hambourg en 1943 par la RAF (Google)

De janvier à juin 1944 la situation de la Luftwaffe se détériore encore. Les Alliés souhaitent avoir la maîtrise du ciel et intensifient les bombardements sur tout le territoire de la Luftflote 3 .

B17

Livraison massive de B 17 en Angleterre. (Google)

La Résistance joue un rôle important, par les renseignements et les plans détaillés fournis à la RAF et à l’US Air Force pour ce qui concerne les installations et aérodromes . Le contre-espionnage décrypte les messages grâce a Enigma (prise de guerre sur un U boat ). Ils peuvent connaître précisément le mouvement et l’effectif de chaque unité qui se déplace.

enigma

Machine à crypter Enigma (Google)

Contrairement à ce que prétend le film «  le jour le plus long » la Luftwaffe est loin d’avoir perdu toute réactivité et combativité au moment du débarquement. A la veille du débarquement les Alliés pouvaient compter sur 2100 bombardiers lourds, 600 chasseurs bombardiers et bombardiers moyens,et 3800 chasseurs.

La Luftwaffe quant à elle ne pouvait aligner que 319 chasseurs et bombardiers.

La réaction allemande face à un éventuel débarquement Allié.

Hermann Göring se rend compte de l’état dans laquelle se trouve la Luftwaffe en 1943 et ordonne le lancement d’un plan de réaction contre l’éventuel débarquement. Il est adopté le 27 février 1944 après plusieurs remaniements sous le nom de « GROHENDE GEFAHR WEST » qui signifie :« Danger Imminent à l’Ouest ».Ce plan doit entrer en vigueur dans les 24 heures suivant le débarquement.

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Sperrle, Hitler , Göring, Kesselring sortant de réunion (Bundesarchiv)

Disposition du plan GROHENDE GEFAHR WEST.

Apport de nouvelles unités sur le front.

2 groupes de reconnaissance tactique

5 groupes de bombardement

8 groupes de chasse de nuit

19 groupes de chasse

Qui doivent renforcer celles existantes.

Ces unité sont prélevées sur les Luftflote « Défense du Reich » et la Luftflote 2 (Italie) qui représente l’afflux de 1000 appareils capables de se rendre sur le front en quelques heures.

La réparation des infrastructures et la création d’aérodromes spécifiques.

Les aérodromes sont régulièrement bombardés et font l’objet d’une attention particulière des Alliés. La Luftwaffe réquisitionne les habitants des villages environnants pour réparer les dégâts causés sur les aérodromes sitôt bombardés.

cLASTRE

Ouvriers requis pour l’aérodrome de Clastres en 1944 (Google)

Afin de maintenir les unités opérationnelles la Luftwaffe utilise des pistes secondaires bien camouflées et s’intégrant au mieux à l’environnement. Ces pistes sont situées à une centaine de Km des côtes.

Camouflage

Diorama de camouflage (auteur inconnu)

Tout y était conçu pour la maintenance des avions et le confort des hommes. Une centaine de pistes ont été construites entre le Pas de Calais et la Bretagne.

Une stratégie adaptée à la situation.

Le plan « Danger Imminent » doit permettre aux forces terrestres de repousser les Anglo-américains dès qu’ils posent le pied sur la plage. Priorité sera donnée aux coupures des lignes de ravitaillements des Alliés et éventuellement d’apporter un soutient des troupes au sol, à l’attaque des convois par torpillage de jour comme de nuit, ainsi que le mouillage de mines et le mitraillage systématique de l’ennemi.

Fw 190

FW 190 A 5  équipé d’une torpille

M e 109

Me 109 équipé d’une bombe 500 kg

Du jour J au 30 juin les Alliés perdent 59 navires, et 120 gravement endommagés.

Navire coulés

Du 6 juin au 7 juillet 1944 les Alliés ont perdu 1305 appareils, alors que la Luftwaffe n’enregistre la destruction de 826 appareils sur toute l’Europe.

P 47

P 47 endommagé (Gardoky collection )

Durant le mois de juin la Luftwaffe parvient à maintenir ses effectifs de 475 chasseurs pour les porter à 529 le 26 juin. A cet instant elle présente une réelle menace qu’il faut traiter en priorité. La chasse Alliée va s’attacher à l’éliminer par des missions « sweep »( coup de balais) tout en les associant aux bombardements stratégiques.

Ces missions vont permettre le repérage de mouvements de troupes au sol, d’intercepter l’ennemi dans les airs, d’identifier les nouvelles menaces, et de reconnaître d’éventuelles cibles à traiter lors de future missions.

Le mois de juillet et la première quinzaine d’août sont terribles en ce qui concerne les pertes humaines et matérielles de la Luftwaffe. Le 26 juillet elle ne dispose plus que 509 avions.

Les troupes Alliées se dirigent maintenant vers la Seine, et certain groupes de chasse se replient vers le Nord.

Les opération de l’US Air Force au nord de la seine .

Dans un dernier sursaut, l’aviation Allemande, reçoit de Berlin de nouvelles unités qui font passer les effectifs à 581 chasseur le 20 août 1944. De nouveaux groupes sont reformés pour répondre à ce besoin. Ils sont en général constitués d’anciens pilotes et de jeunes inexpérimentés ayant un minimum d’heures de vol. (en moyenne 160 h contre plus de 400 h pour les pilotes de l’US Aiir Force)
Une partie des chasseurs est reconvertie  pour des attaques au sol.

FW 190

Montage de roquettes sur FW 190

A compter du 19 août 1944 l’aviation Allemande harcèle les troupes Alliées au sol.

Attaque au sol le 22 août 1944

Conscients des énormes pertes subies par la Luftwaffe, l’US Air Force cherche désormais à   détruire au nord de la Seine en particulier en région Picardie, tous les aérodromes Allemands.Les attaques du 22 août 1944.

Les 3 premiers raids sont menés par le 367 th Fighter Group équipés de Lightning P-38

P 38

Pilote de P-38 armé de 2 bombes de 1000 livres montant à bord

P 38

Préparation des armuriers

Objectifs visés:

Couvron par le 39 2nd Sqn, sur  P 38 J, surpris par la II/JG53

Chambry 393 rd Sqn,  sur P 38 J,  surpris par la JG 26

Juvincourt 394 th Sqn sur P 38 J qui arrive à la rescousse pour défendre les 2 autres squadrons.

La mission est remplie et atteinte à 90 % ; les pertes US sont de 1 P-38 perdu (pilote capturé) pour 34 avions engagés. Larry Blumer devient l’as le plus rapide de l’ouest en abattant 5 avions en moins de 15 minutes.
Pour la II./JG 53 : 7 Me 109 détruits, 5 tués, et 2 blessés.

La seconde attaque du 25 août 1944.

Objectifs visés:

Bombardement de Clastres,Achery,Frière, …..
Les objectifs fixés ne sont pas atteins. La bataille aérienne engage 23 avions US contre 74 avions Allemands. Les pertes US sont de 4 pilotes tués et 12 P-38 de perdus, contre 18 avions abattus, 15 pilotes tués et 3 blessés pour la Luftwaffe.
Des missions « coup de balais » viennent compléter les attaque Américaines, les P-51 et P-47 détruisent encore 13 appareils Allemands dans les secteur de Laon et St Quentin en de violents combats.

Pertes de la Luftwaffe dans la journée du 25 août 1944: 33 appareils en une seule fois.

cOMBAT
Fw 190 en mauvaise posture (Cine mitrailleuse US)

Même si les objectifs ne sont pas atteins, ces raids ont été dévastateurs pour la Luftwaffe, et c’est la pire journée depuis le 7 juin 1944.
Dès le lendemain Sperrle est destitué et des unités quittent la France pour se regrouper en Belgique, aux Pays Bas et en Allemagne.

Conclusion :

Si les combats ont continué jusqu’à la fin du mois d’août, les opérations du 22 et du 25 août 1944 signent l’arrêt de mort de la Luftwaffe dans le nord de la France. Elle se fera beaucoup plus discrète et permettra aux troupes Alliées d’avancer  plus vite vers le nord  qui sera libérée quelques semaines plus tard.

La prochaine grande intervention de la Luftwaffe sera l’opération « Bodenplatte »,mais c’est une autre histoire !

Le projet N° 1 arrivé à terme

Restauration ? non ! Préservation oui ! c’est dans ces termes qu’il faut comprendre ce que les Faucheurs de Marguerites ont entrepris sur le Beechcraft C 45

Le projet Beechcraft mené à son terme

En 2008 il était question de maintenir en état et pour un certain temps le Beechcraft C 45 du Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie, en attendant que des fonds soient débloqués pour une éventuelle couverture de l’extension.

En 2014 la chose est accomplie et le Beechcraft désormais protégé des intempéries à été remis en état de préservation et présenté au public lors de la commémoration des 70 ans du débarquement Alliés sur les plages de Normandie.

Le mot de restauration à souvent été employé à tort au cours des divers discours . La restauration est la remise en état d’origine (ce qui est loin d’être le cas) car financièrement et techniquement hors de portée de nos compétences. Il s’agit plus d’une préservation.

Du 11 mars au 6 juin 6 juin 2014, 515 heures ont été nécessaire pour mener à bien cette opération . Pas moins de 2500 rivets posés et autant de trous percés. Des panneaux entiers ont été remplacés, tracés, découpés, rivetés et repositionnés aux endroits exacts ou ils se trouvaient.

   De graves corrosions électrolytiques ont endommagé quelques parties des ailes

Traçage, découpes et contre perçage avant remontage à l’endroit exact, par rivetage étanche

Le stabilisateur subit le même traitement

Remplacement des pièces corrodées

Traitement et remontage précautionneux

Il existe parfois quelques surprises sous l'entoilage resté en place
Il existe parfois quelques surprises sous l’entoilage resté en place
Certaines pièces ont été complètement refaites, en utilisant ce qui etait récupérable sur les pièces endommagées en les dérivetant.

Ce fut le cas pour un capot moteur droit troué refait à l’identique et replacé sur le moteur.

Les vitres n’ont pas échappé au traitement et ont été entièrement remplacées.

4 m² de polycarbonate à ajuster et à poser sur l’ensemble de l’appareil.

Les réparations faites, les couches de peinture se sont succédées.

Une couche d'apprêt epoxydique
Une couche d’apprêt epoxydique
Le gris au dessous en peinture PU
Le gris au dessous en peinture PU

Le gris au dessous en peinture PU et le vert de même facture

Le vert de même facture
Le vert de même facture
Pour terminer la décoration aux armes du New Zealand Wing faite à la main par 2 maquettistes chevronnés.
Dany
Dany
Gilles
Gilles
Enfin terminé !
Enfin terminé !

L’identification et l’erreur historique :

En 2008 nous avions tenté de trouver l’histoire de cet avion, dont plusieurs personnes se vantaient d’avoir la paternité de la découverte sans pour autant en connaître l’origine. Le tri de ces informations ne nous a pas fait avancer d’un pouce jusqu’en 2014, ou par défi les Faucheurs de marguerites décidèrent de rétablir la vérité historique. Nous avons passés près d’un mois à découvrir et photographier les plaques d’identifications, les comprendre et les interpréter ce qui pour un non initié est assez difficile. Puis grâce à ces N° (tous différents) nous avons recherché notre fameux Beechcraft C 45  qui fut trouvé auprès d’un document de  l’USAF Serial Number Search Results, qui stipulait que 3 Beech avait été livré le 28 septembre 1944 ( Le 47-44098, le 47-44 099, et le 47-44135) à la « French Military » dans le cadre de la loi Prêt Bail sans plus de détails. Sur un autre document du contrôle aérien de Farnborouth, le 7 septembre 1954 est signalée la venue de la French Air Force pour un meeting aérien, avec plusieurs avions dont 2 Beechcraft C45 44-47323 (F-RAED) & 44-47099 (F-RAEB) .

Sur un troisième document

(PREWAR CIVIL BEECH 18 PRODUCTION and CIVILIANISED WWII MILITARY PRODUCTION ( AT-7/ AT-11 / C-45 / SNB-/JRB-/ Expediter ) Includes museum aircraft and late military survivors Compiled by Geoff Goodall) de 320 à pages à lire nous retrouvons le même numéro ;

Nous possédions dès à présent un sérial qui correspondait à la plaque d’identification et l’immatriculation civile. Un grand pas venait d’être franchi sans pour autant en connaître toute l’histoire.

L’intervention de l’ANAMAN .

Durant nos réparations il apparut que l’avion avait par endroit une livrée rouge fluorescente caractéristique des avions utilisés pendant la formation des pilotes, navigateurs, ou mécaniciens navigants en particulier dans l’Aéronavale. Une photos d’un des Beechcraft portant le sérial 99 sur la dérive confirma nos doutes vites estompés par le traitement de l’image qui faisait apparaître un début de sérial différent (85 099). Nous avons contacté par courriel l’ANAMAN qui par l’intermédiaire de Christian Cabanel (Vice Président), à mis aimablement et rapidement à disposition ses spécialistes qui nous ont transmis toute la carrière de notre Beechcraft ;

Il fut ainsi révélé que lors de sa livraison le militaire chargé de l’enregistrement de l’appareil a fait une erreur dans la transcription du sérial. 43-44099 ( c’est sans doute pourquoi il fut si difficile de retrouver sa trace dans la version Française).

Désormais et grâce à l’ANAMAN, la vérité historique est rétablie.

En 2008 en l’absence d’informations précises sur cet appareil qui était peint aux couleurs de l’USAF, nous avons par méconnaissance reproduit une erreur historique bien dommage.

Quoi qu’il en soit, il est beau et préservé pour un certain temps.

La carrière opérationnelle:

l’origine du Beechcraft C45 model 18 UC-45F-BH c/n 6984

Avec l’aide de l’ANAMAN (Association Nationale des Amis du Musée de l’Aéronautique Navale) anaman.fr pour la recherche des informations sur les dates des lieux fréquentés par cet appareil.

C’est normalement dans cette livrée que l’on aurait dû le peindre

Appareil construit  par l’usine Beechcraft de Wichita Kansas sous le serial 44-47099 non utilisé par l’USAAF . Livré neuf avec deux autres (sérial: 44-47097 et 44-47135) à partir de Newark New Jersey le 07.08.1944 au titre de la loi prêt bail probablement à destination du port en eau profonde de Cherbourg.

Il a été enregistré par erreur 43-47099 sur la carte française de l’appareil

Affecté au GT 2/15 (Groupe de transport 2/15 escadrille du GT II/15 Anjou) ) il est remonté et opérationnel dès réception le jour même 28.09.44

Jusqu’en mai 1945 les 4 groupes de transport dont le 2/15 Anjou forment le Groupement des Moyens Militaires de Transport Aérien (GMMTA) créé le 1e mai 1945 pour assurer le retour des déportés et prisonniers d’Allemagne par voie aérienne. Au 31 août 1945, depuis le Bourget, Lyon, Chartres et Orly, plus de 500 missions rapatrient près de 14 000 personnes dans leurs différents appareils : Dakotas, B-25, B-26, Beechcraft, JU52 et Goéland.

05.45 il intègre l’escadrille du GT IV/15 Poitou du 10/05/1945 jusqu’au 01/04/1946 .

02.11.54 Il intègre le GLAM 1/60 jusqu’au 30.11.56 : Son immatriculation devient : F-RAEB

Chargé du transport du Président ou des autorités.

30.11.56 jusqu’au 19.06.57 il est affecté à EAA 601. ( base aérienne279 Châteaudun)

19.06.57 jusqu’au 13.03.58 il rejoint de nouveau le GLAM 1/60

03.58 au 08.04.64 fait partie du CIET; Centre d’instruction des équipages de transport.

(entre septembre 1944 et mai 1972, 78 Beech volèrent sous nos cocardes.)

Pour informations :
En 1945, le groupement des moyens militaires de transport aérien (GMMTA) dispose, au sein du GT 1/15 stationné à Valence, d’une section d’instruction au vol sans visibilité. Cette cellule s’installe en mars 1946 à Toulouse Francazal et prend le nom de centre d’instruction des équipages de transport (CIET). Doté de seize UC 45 Beechcraft, de huit JU 52 Junker et de deux NC 701 Martinet, le CIET voit rapidement sa mission principale évoluer dès 1949. Chargée de la formation des équipages susceptibles d’être engagés dans des missions opérationnelles en Extrême-Orient, cette unité crée des stages spécifiques afin d’assurer la transformation rapide sur bimoteur des jeunes pilotes de chasse, puis retrouve sa mission originelle, dès la fin des opérations en Indochine.

08.04.64 au 22.01.65 il rejoint ElA 44Escadrille de Liaison Aérienne

22.01.65 au 11.05.65 de nouveau réaffecté à EAA 601Châteaudun

11.05.65 au 26.09.68 affecté au CIET à nouveau ;

19 volèrent sous les couleurs du CIET 340 du 08/10/48 au 23/05/69

Pour informations :

A compter du 1er octobre 1962, l’escadrille passe sous le contrôle du commandement du transport aérien militaire, mais reste mise pour emploi auprès du commandement de la 4ème RA. A cette époque, un détachement est mis en place à Solenzara, lequel formera une unité indépendante sous le nom d’ELAS 1/44, et le parc se renforce de MH 1521 Broussard qui viennent prendre la relève des Nord 1000. L’année 64 voit le départ des Flamant, remplacés par quelques Dakota et Beech D 18.

 26.09.68 il arrive à   EAA 601 Chateaudun pour y être stocké puis réformé le 07.10.69

C’est le seul des 3 appareils de ce type livrés le 28 septembre 1944 survivant dans toute l’Europe.

Il fut racheté par un industriel et transporté en Thiérache (à Hirson) ou il fut découvert dans une grange recouvert de paille. Grâce au bouche à oreille , un voisin contacta le Musée de la Résistance et de la Déportation qui le racheta, le démonta et le transporta à l’Arsenal de La Fère qui le remis partiellement en état .

Les Faucheurs de marguerites de Sinceny en assurent depuis 2008, la préservation et l’entretien bénévolement !

Une équipe presque au complet !

Le reportage qui est consacré au 70 e anniversaire du débarquement Alliés:

http://www.matele.tv/default.asp?categorie_id=&emission_id=22&video_id=1949

Les projets 2014

Dans la préservation du patrimoine, figure entre autre la réfection d’un avion que l’on côtoie régulièrement mais qui présente chaque année les traces ravageuses des outrages du temps .

Posé depuis des années sur son piédestal, le Beechcraft C 45 Expéditor a enfin reçu une protection contre les intempéries, grâce au Conseil Général de l’Aisne qui patiemment a pu réunir un budget suffisant pour le protéger. Il existe très peu d’exemplaires en si bon état en Europe. Certains n’ont plus de moteurs , d’autres sont « cannibalisés » et ont perdu leurs équipements, leurs gouvernes, parfois leurs vitrages;

C’est en théorie dans cette version que l’on aurait dû le trouver, mais à l’époque la tendance était plutôt à l’Américaine.

Celui-ci à la chance d’être quasi complet, équipé de presque tout ses instruments de vol. Seules quelques gouvernes ne sont pas d’origine et ont été fabriquées par l’Arsenal de La Fère chargé de les remettre en état. Si ce travail à été réalisé dans les règles de l’art, il reste néanmoins un gros problème de couple galvanique à résoudre. Pour des raisons de coût, des gouvernes ont été réalisées en acier galvanisé et remontées sur l’avion. L’eau et la réaction électrochimique des métaux ont fait disparaître certaines pièces.(nervures de dérives et apparitions de trous dans les ailes).

L’avion en 2007 avant notre passage à l’action.

La triste constation des dégâts, les dérives sont rouillées.

Les nervures de dérives sont refaites a l’identique dans de la feuille d’aluminium.

La nouvelle version en couleur proposée et retenue.

C’est dans cette nouvelle livrée propsée par les FDM que le Beechcraft sera repeint aux couleurs de l’Air Force (du  New  Zealand Wing sous l’immatriculation ZK-TEX)

Les parties les plus endommagées, ont été recouvertes avec de l’aluminium en feuille, les vitrages entièrement changés et l’appareil repeint en totalité au couleurs de l’air Force de l’époque.

L’équipe au travail

La touche finale est pratiquement terminée.

500 heures et 1200 rivets plus tard  les FDM avec des moyens limités ont remplis leur contrat et redonné au Beechcraft un petit coup de jeune beaucoup, plus présentable pour le public.

Il est désormais protégé par une structure bâchée.

Nous allons recommencer cette année avec des moyens plus conséquents en matériaux et outillages divers. Ce sera 219 m² qui faudra peindre, 4 m² de vitrage à changer, 4 m² de feuilles d’alu à riveter, quelques pièces à démonter et à refaire en bref 40 à 60 jours de travail.Il n’est pas question pour nous de faire de la restauration sur cet appareil , mais plutôt d’essayer de le préserver le plus longtemps possible.

Les Faucheurs de marguerites vous offrent cette vidéo du  Beechcraft C 45 à identique.

Pour le devoir de mémoire :

Sortir les restes du Lockheed P 38 que l’on suppose piloté par le Lt James Clayton Johnston abattu au cours du combat du 25 août 1944. Les restes de cet appareil rejoindront celles du focke Wulf 190 A 8 de Karl Achenbach que nous avons exhumé en 2011. La boucle sera ainsi bouclée sur le combat du 25 août 1944.

Philippe chef du projet nous a présenté en AG les grandes lignes de l’exhumation du P 38.

Juste après les moissons il faudra se tenir prêt à intervenir rapidement , ce qui sous entend une organisation précise et efficace dans l’emploi des divers matériels et participants.

Pas de publicité sur les lieux de découverte en amont du projet , mais dans la circonstance la participation éventuelle de FR 3 Picardie, qui attend ce moment depuis 2011.

La souscription est pour l’instant timide et représente déjà un peu plus du tiers de la somme requise. Axo’Lidarité est rentré dans la souscription à sa demande et nous sommes désormais associés dans ce projet. Il est à noter que cette solidarité entre 2 associations n’est effective qu’en de rare cas, sauf quand elles sont unies par la même passion : Celle du patrimoine et de l’histoire .

Les devis vont être lancés début 2014 auprès des intervenants (entreprise de TP et autres) pour boucler une partie de ce qui va coûter le plus cher . La présentation et la mise en valeur est aussi un budget conséquent loin d’être négligeable.

2014 va réserver, n’en doutons pas, quelques bonnes surprises pour le projet P 38,

seul l’avenir nous le dira !

Le Focker Dr 1 Dreidecker

Un des avions les plus emblématiques et des plus mythiques de la première Guerre Mondiale faisant partie du « Grand Cirque de Manfred Von Richthoffen.

Le 9 avril 1917 lors de l’offensive de la bataille d’Arras apparurent dans le ciel du front des avions anglais rapides et agiles munis de 3 ailes : Le sopwith triplane. Surpris par l’agressivité , le courage de leurs pilotes et la maniabilité des appareils Anglais , les Allemands à bord de leurs Albatros D V qui dominaient le ciel jusque alors, ne pensaient plus qu’a éviter le combat et à fuir.

Aquarelle de Sopwith triplane

Aquarelle de 2 Sopwith attaquant un- Zeppelin-Staaken, R VI

Le jour où un Sopwith triplane s’écrasa dans leurs lignes, l’épave fut examinée dans ses moindres détails par les Allemands. La pratique parfaitement illégale de la copie, n’empêcha pas le général Von Höppner de recommander la construction d’un triplant à l’identique.La plupart des constructeurs s’attelèrent à cette tâche avec fébrilité. Anthony Focker et Reinhold Plazt firent venir l’épave dans leur usine pour l’étudier à loisir.

Le Focker Dr 1 était né

Werner Voss fut le premier à essayer de Dr1 sorti d’usine en juillet 1917 ; Les qualités acrobatiques du DR 1 étaient exceptionnelles, son taux de montée de 5 m/s impressionnant, mais il souffrait de carences majeures, comme le manque de visibilité sur l’avant au décollage , ou l’aménagement sommaire du cockpit en rembourrage. Beaucoup de pilotes se blessaient gravement à cause des culasses des mitrailleuses qui dépassaient dangereusement. Son pilotage à l’atterrissage se révélait délicat surtout en fin de roulage, le couple moteur important (à cause d’un ralenti aléatoire caractéristique des moteurs rotatifs de l’époque) avait tendance à le faire basculer sur l’aile .

Ses débuts opérationnels à la JG/1 nouvellement constituée en octobre 1917 sur le front ouest , révélèrent de graves défauts de construction et de conception, qui causèrent la mort de plusieurs pilotes. Interdit de vols et renvoyé aux ateliers Focker il ne réapparut qu’en décembre 1917. Dans les années 20 , le NACA révéla que l’aile supérieure subissait une charge de 2,5 fois plus importante à grande vitesse que les 2 autres (sans doute dû au calage) qui provoquait sa rupture. Le moteur rotatif Oberursel (copie du Le Rhône) ne pouvait fonctionner correctement au delà de 3500/4000 mètres et serrait facilement par surchauffe en été à cause d’une mauvaise qualité du lubrifiant, remplaçant l’ huile de ricin désormais introuvable. Animé d’une vitesse insuffisante en palier, déjà dépassé et obsolète malgré l’enthousiasme de leurs pilotes (ce qui surpris toujours Anthony Focker) , il ne connut qu’une courte carrière et fut retiré du front en mai1918.

Chute de Lothar Von Richthofen depuis 4000 m à cause d’une rupture du longeron principal de l’aile supérieure.

 

Construction de la semi-maquette

 

 

Le cahier des charges:

 

Sur le même principe que le Nieuport 17 le Focker Dr 1 sera de construction identique et fera appel à des matériaux simples, bois et toile. Il devra être léger moins de 7 kg pour une envergure de 2 mètres. Il sera motorisé par un 54 cc entraînant une 22 X 8 ou 22 X 10. Son montage ou son démontage ne devra pas excéder 5 minutes.

La construction du fuselage:

Faite à partir d’un format de plan A 4 ou toutes les côtes sont à multiplier par X en fonction de la taille désirée. Pour ma part j’utilise toujours 2 axes de référence (axe fuselage, et axe vertical passant par le CG) à partir desquels je prends toutes les mesures au millimètre. Les erreurs de construction sont limitées. Rien que du classique, pour débutant, enfin jusqu’à un certain point tout de même !

La construction des flancs est identique pour les 2 côtés.

L’assemblage des 2 flancs sur le dos, posés symétriquement par rapport à l’axe tracé sur la feuille.

Montage des supports de couple moteur et du tronçon de l’aile médiane.

Les ailes.

Le profil est similaire pour les 3 ailes, seule la longueur est différente. La construction ne pose là aussi aucun problème pour un modèle de 1,60 m, mais lorsqu’il s’agit de 2 m, mieux vaut les séparer en 2 . Elles seront donc toutes munies de clef d’aile en alu (3 au total) et démontables.

La clef d’aile principale reste sur le tronçon de l’aile supérieure; Les 2 autres parties viennent s’enficher sur la clef. L’arrêt en rotation est assuré par 2 goupilles en hêtre.

C’est désormais que les choses se compliquent sérieusement lorsqu’il faut caler les ailes sans références sur le fuselage. Sur la cabane du Focker sont montés 2 haubans en V inversés qui tiennent l’aile centrale supérieure par les 2 longerons. Quand ils ne sont pas encore conçus, il faut les créer, mais sans références, il faut travailler « en l’air » (les traceurs mécaniciens me comprendront). Pour créer cette référence de base, on utilisera un niveau à bulle, des serre joints, et des règles. Le fuselage sera calé parfaitement dans sa ligne de vol à la référence 0°, c’est à dire bulle au milieu sur les 2 plans horizontal et vertical, dans les 3 axes. (plus difficile à dire qu’a faire)

On remarquera le niveau à bulle (sur l’aile), les règles, et les serre joints fixés sur les renforts de l’aile médiane (montés pour l’occasion)

La suite consistera à vérifier la symétrie et la perpendicularité des organes à l’aide d’un fil à plomb.

Il ne reste plus qu’a calculer la hauteur , l’inclinaison et l’angle des haubans. C’est la plus grosse difficulté de la construction, qui prend beaucoup de temps et de calculs, surtout lorsque l’on veut réduire le temps de montage sur le terrain. Ici l’ l’aile supérieure est en 3 parties (une centrale qui ne sera jamais démontée sauf en cas d’accident) et les 2 autres parties qui viendront se greffer sur la clef d’aile. L’ensemble ainsi conçu a une largeur de 90 cm (qui passe juste aux portes).

Les haubans sont réalisés dans du hêtre et les ferrures de fixations sont en alu

Les 3 ailes et leurs 3 clefs sont montées « à blanc » pour vérifications géométriques

Les empennages ;

Tout comme le Baron les empennages sont du type treillis de baguettes que l’on assemblera avec le plus grand soin. Ils seront calés à 0° en prenant comme référence le calage à 0° du fuselage.(comme pour la confection des haubans de l’aile supérieure). J’ai rendu la queue démontable à l’aide de 2 vis plastique au cas ou elle casserait.

Vérification géométrique de la queue, avant ponçage.

La béquille.

Normalement elle est fixe sur le vrai, mais il est impossible de faire tourner l’avion avec une dérive si petite et un moteur puissant (l’effet de couple l’emporte). J’ai donc pris la liberté de la rendre dépendante de la dérive, je pourrais ainsi taxier le modèle plus facilement.

Elle sera modifiée par la suite

Le train d’atterrissage.

Confectionné dans du hêtre , il est monté sur le même principe que les haubans supérieurs. (encore un peu de calcul et de réflexion). L’amortissement est fonctionnel comme sur le vrai, à l’aide de sandows. L’essieu des roues est en corde à piano de 5 mm et tenu par le centre de la petite aile. Les roues de poussettes ont reçu une frette en tôle offset.

Le calage du train est basé sur le même principe que les ailes supérieures (un peu de calcul et de méthode suffisent)

Amortissement du train (détails)

Les essais de charge ont déterminé que le train (bien que d’apparence fragile) pouvait encaisser une charge statique de 40 kg sans se déformer. Comme par défaut les trains que je confectionne sont normalement conçu pour absorber au moins 3 fois le poids du modèle , celui -ci est largement dimensionné.

Pose d’une charge de 20 kg sur la moitié du train (il se déforme, mais reprend sa forme dès que la charge est enlevée)

Montage  »  blanc »de tous les éléments.

L’appareil ayant une taille imposante il a fallu ruser pour tout monter.

La vérification de tous les éléments avant l’entoilage est impérative. Cela permet le cas échéant de rectifier les erreurs de conception.

La finition et la mise en peinture.

Ce sera ce type de décoration

Il faut se rappeler qu ‘a cette époque, les pilotes faisaient peindre leurs avions de couleurs vives pour impressionner l’adversaire. C’est en sorte le début de la « Guerre psychologique ».

Une décoration bien voyante

Quelques finitions plus tard

L’appareil est prêt au vol.Le moteur est monté , tête en bas pour la présentation statique.Vous pouvez retrouver l’intégralité de la construction étapes par étapes sur le Forum.

Bon courage.

Le Nieuport 17, un avion de légende

Alors que les Focker E III régnaient en maître, en mars 1916 , l’apparition du Nieuport 17 changea quelque peu la donne dans le ciel de France.

Plus grand que le Nieuport 11 et plus puissant il était issus d’une combinaison du 11 et du 16. D’une grande solidité sauf en piqué prolongé (ses ailes inférieures gonflaient à cause de la tension insuffisante de l’entoilage et se disloquaient), il était motorisé par un 9 cylindres Le Rhône de 110 ch, qui le rendait rapide et maniable. Le 17 bis apparu un peu plus tard, disposait d’un 9 cylindres de 130 ch. Il entra au service du Royal Flying Corps et au Royal Naval Air Service. Les Français l’équipèrent d’une mitrailleuse synchronisée de capot en plus de la Lewis montée sur l’aile.

Le Nieuport 17 de Charles Nungesser. (escadrille 124)
Une curiosité de chez Nieuport ! Le 17 triplans.
Le Siemens Schukert, est la copie Allemande à l’identique du Nieuport 17 capturé au cours de l’année 1916.

La bataille de la somme et l’escadrille 124 « Lafayette ».

Dans la Somme, le froid et la neige ont succédé à la période de pluie et de brume. Le 27 décembre 1916, l’Adj Raoul Lufbery remporte sa 5ème victoire aérienne homologuée au Sud-Est de Chaulnes. Le 27 janvier 1917, l’escadrille fait mouvement et s’installe sur le terrain de Ravenel (60). En raison des températures glaciales, l’activité aérienne est presque nulle.

Au fil des mois , des nouveaux pilotes viennent grossir les effectifs. Les beaux jours qui reviennent coïncident avec le repli stratégique des Allemands derrière la ligne Hindenburg. L’activité aérienne s’en trouve dopée. La N 124, comme toutes les escadrilles stationnées face à cet immense dispositif défensif, va participer à la protection des missions de reconnaissance visant à le reconnaître. Il s’agit, pour le Haut commandement français, de recenser les unités que l’ennemi garde en réserve derrière ces lignes de défense. Le 19 mars 1917, le Sgt James R. Mac Connell tombe au cours d’une de ces missions. Il est abattu, aux commandes de son Nieuport 17, dans les environs de Flavy-le-Martel (02).

Les Allemands s’étant repliés très en arrière de leurs positions initiales, le GC 13 n’est plus en mesure d’effectuer correctement ses missions. Il fait donc mouvement sur le terrain d’Eppeville, dans la banlieue de Ham (80).Plusieurs pilotes vont perdre la vie à cette époque. D’abord le Sgt Edmond Genet qui est tué par un éclat de DCA aux commandes de son Nieuport 17 qui s’écrase dans les lignes françaises près de Clastres (02), le 16 avril 1917. Quelques jours plus tard, le 23, c’est au tour du Sgt Ronald Hoskier et du soldat Jean Dressey d’être tués au cours d’un combat contre 3 avions du Jasta 20. Leur Morane Saulnier P s’écrase sur la côte 62 à l’Est de Grugies (02). Et finalement, le 23 mai où le Ltt Alfred de Laage de Meux se tue aux commandes de son Spad VII tombé en perte de vitesse sur le terrain d’Eppeville (80). Quatre victoires homologuées sont remportées par les pilotes de la 124 pendant cette période.

A partir du 16 avril 1917, sur le front des Vème armée du Général Mazel et Xème armée du Général Duchêne, le GC 13 est engagé dans les actions offensives sur le Chemin des Dames. Elles sont prématurément stoppées en raison des forces allemandes en présence qui ont été considérablement renforcées par des effectifs retirés du front russe.

The Story of the La Fayette Escadrille – Small, Maynard & Co – Boston en 1921.

Raoul Lufbery partant en mission à bord de son Nieuport 17 personnel.

La construction de la semi maquette à l’identique.

Le cahier des charges:

La semi maquette, aura une envergure de 2 m, d’un poids maximal de 8 kg, motorisée par un 34 ou 40 cc, pour un coût inférieur à 150 €. Sa construction emploiera le bois, la toile et le métal aux endroits appropriés et dans la mesure du possible avec des matériaux de récupération. Le plan sera réalisé simplement. Le montage et le démontage du modèle ne devra pas excéder plus de 5 minutes.

La construction.

Le fuselage:

De construction simple mais solide, le fuselage ne présente aucune difficultés particulières. Seul les points cruciaux de rectitude géométrique seront à respecter.

Les 2 flans sont identiques en CTP ordinaire, le reste est en baguettes balsa de 10 x 10. Une autre version plus légère entièrement balsa est en construction.

Le montage de la cabane respecte impérativement un calage neutre (à 0°) pour la fixation de l’aile supérieure. Les haubans en plat d’alus sont recouverts de bois tendre vernis.

La partie supérieure du fuselage est entièrement démontable pour la maintenance et fabriquée à partir de tôle offset de récupération.

Dérive et stabilisateur sont constituées de balsa 20×10 et 10 x 10. Ils seront par la suite entoilés au Solartex. Le calage du stabilisateur est à 0°.

Le fuselage comporte des faux couples (3) sur lesquels on colle des planches de balsa de 2 mm, mis en forme.La structure est ainsi renforcée par un caisson.

Les ailes:

Elles sont en 2 parties (pour le transport et le stockage) pour l’aile supérieure, et en 1 seule partie pour l’aile inférieure.

Le profil est un 24 12 Naca légèrement aplani. Les nervures en balsa de 2 mm sont associées à 2 longerons de pin 7×7 (acheté en magasin de bricolage) et montés avec une âme en balsa fil en long de part et d’autre des longerons. 2 autres longerons en basa 10×10 complètent l’ensemble pour affiner la rigidité. Les clef d’ailes seront confectionnées en fibre de verre roulé sur un tube d’alu. Les nervures d’extrémités sont découpées pour confectionner les ailerons.

L’assemblage des ailes avec une légère flèche, caractéristique du Nieuport 17.

L’aile inférieure.

De construction similaire à l’aile supérieure, mais d’un seul tenant. Il faudra veiller à la flèche et au dièdre lors de la construction. Le calage n’est pas facile.

L’aile inférieure en cours de montage

La mise en croix est classique pour ce genre de modèle. Il faudra veiller à caler les 2 ailes à 0° et parfaitement parallèles.

Mise en croix de l’aile inférieure

Pose de l’ensemble pour vérification du parallélisme.

Le montage de l’ensemble des ailes sera vérifié géométriquement avant la pose définitive.

Le train d’atterrissage.

Il est confectionné avec du tube hydraulique de 8 mm de diamètre de récupération. Il sera remplacé plus tard par du hêtre comme sur le vrai. L’axe de roue est en corde à piano de 5 mm, maintenue par le centre. Les roues sont confectionnée sur base de roue à rayons de poussette sur lesquelles j’ai monté des flasques en tôle offset. Le train est souple et résistant.

L'axe des roues est maintenu au centre du train, l'amortissement supplémentaire par caoutchouc complète l'ensemble.
L’axe des roues est maintenu au centre du train, l’amortissement supplémentaire par caoutchouc complète l’ensemble.

Le montage du train et des ailes:

Le montage et le réglage des haubans.

Confectionnés dans du hêtre de récupération de 10 x 20, ils maintiennent les 2 ailes et participent à la rigidité de l’ensemble.

Pour des question de temps de montage les haubans restent à demeure sur les ailes. Ils sont articulés avec des chapes métalliques réglables et des attaches de commandes d’ailerons. Ils se rabattent sur les ailes lors du démontage. Ils sont fixés sur l’aile inférieur par 2 boulons de 3 mm.

Le réglage des haubans ne doit comporter aucune contrainte sur les ailes de façon à ne pas leur faire subir de déformations lors du vol.La tension doit être suffisante et réglable, grâce à des chapes métalliques associées à des tiges filetées de 3 mm percées en leurs centres. La conception est prévue pour ne pas se dérégler. Aucun réglage n’intervient lors du montage sur le terrain.

Montage du faux moteur Le Rhône:

Pour respecter l’esprit semi maquette, l’adjonction d’un faux moteur est indispensable.

Le faux « Le Rhône » cache parfaitement le moteur de tronçonneuse
Le capot moteur et l’hélice en place.

Le premier vol:

Le réglage du moteur effectué, le Nieuport 17 est aligné sur la piste pour son premier envol. La prise de vitesse est franche avec tendance à l’embarquement à gauche vite contré par une dérive efficace.

Le taux de montée est surprenant au début et un petit réglage de compensation est nécessaire. Le vol est réaliste, entraîné par le 38 cc équipé d’une 20 x10.

En vol la ressemblance est frappante sur un ciel plombé.

Le posé est beaucoup moins académique en raison d’un vent traversier assez fort que le Nieuport 17 n’apprécie pas du tout.

Le tout se termine sur un cheval de bois, avec un peu de casse au niveau des saumons d’ailes.

En bref :

De construction simple, le Nieuport 17 est agréable à piloter. Sa vitesse est réaliste, sa stabilité est presque parfaite en vol, si ce n’est une petite tendance à déraper sur l’aile en virage serré. Une correction légère à la dérive permet de repositionner l’avion sur la trajectoire facilement.

Pour retrouver tous les détails de construction :

Le forum : construction : le Nieuport N° 175.

Des hypothèses aux preuves sur la recherche du P 38

Sherlock Holmes s’est réincarné en Philippe, ou, quand la passion débordante des suspicions se transforment en preuves éclatantes !

La découverte des premiers indices

Les premières recherches par détection magnétique ont commencé dès le début de l’été lorsque le blé commençait à mûrir. Les conditions n’étant pas trop idéales car les tiges  gênaient la progression du détecteur de masse et surtout il ne fallait pas endommager les cultures.

Une seconde campagne fût entreprise en août sous des augures plus engageantes, dès la récolte avec malheureusement peu de monde présent. Seuls Bernard, Philippe (chef du projet) et Marc étaient sur les lieux. Beaucoup de petites pièces d’aluminium furent collectées dans un périmètre assez restreint d’une quinzaine de mètres.

La troisième campagne du début septembre, va révéler d’autres indices importants, en particulier la preuve de l’existence sur les lieux supposés d’une épave d’avion et pas n’importe lequel, celle d’un P 38 Lockheed. Les supputations et les recherches de notre ami et historien Philippe vont semble-t-il lui donner entièrement raison sur le lieu qu’il a découvert.

 

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Marc à l’écoute du détecteur à discrimination

Dans cette quête, la chance nous a souri en la personne de Marc qui n’est pas n’importe qui! Dans sa première vie, il était « chasseur de météorites » et a parcouru le monde entier à la recherche de ces trésors improbables qui à l’époque valaient aussi cher que l’or. Il possède outre un matériel de professionnel impressionnant, pour nous les  »novices », mais aussi les compétences pour s’en servir.

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Des petits trous, des petits trous,  toujours des petits trous……des petits trous…..des petits trous….!

Outre le fait de posséder un cadre de détecteur de masse très pointu, il emporte avec lui une diversité d’antennes de toutes sortes, discriminantes, et de toutes tailles.

Détecteur TM 800 pour les masses moyennes

Petite antenne de 60 cm montée sur un détecteur Pulse (induction pulsée)

 

Les pièces retrouvées :

Diverses pièces ont été extraites,et répertoriées par positionnement GPS de manière à établir un plan visuel de l’étalement consécutif à l’explosion du P 38.

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Un numéro marqué servira à l’identification de la pièce spécifique au Lockheed P-38

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Une prise sans doute de la radio de bord

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Un morceau de la canopée

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Une fixation par molette enserre une pièce en bakélite (peut être la fixation de la radio)

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Le couvercle en bronze probable d’un thermostat ou calorstat d’un des moteurs

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Diverses tuyauteries et pièces de poutre moteur

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De temps à autre il faut aussi gratouiller pour découvrir qu’une prise électrique est dans la motte de terre

 

La première identification, consiste a retrouver divers numéros de fabrication ou d’implantation militaire sur les pièces extraites. La seconde phase va permettre à notre chef de projet de contacter Lockheed en lui fournissant la liste des numéros relevés qui devrait nous conduire ensuite à l’identification de l’affectation du P 38 dans les unités de combats.

Le doute n’est plus possible !

Il s’agit bien d’un P 38 Lockheed sans aucun doute, l’avenir en l’abscence de preuves formelles pour l’instant, nous dira s’il s’agit bien de l’épave de l’avion de James Johnston, à la seule condition qu’un des numéros de série retrouvé corresponde bien à l’identification de l’appareil.

D’autres indices apportent un éclairage nouveau.

Une pièce que l’on pourrait qualifier d’anodine tendrait à prouver que le P 38 aurait piqué du nez dans le sol. Cette pièce est en réalité une des deux rondelles niveau qui sert à équilibrer l’appareil sur tous les axes. Celles-ci  se trouvent dans le cockpit de part et d’autre du pilote sur les consoles droite et gauche, sous les vitres du cockpit. Ceci pourrait prouver que la grosse masse métallique détectée est le cockpit du P-38.

Leveling Plate

Positionnement de la rondelle

D’ou proviennent ces informations importantes ?

Philippe est rentré en contact avec un des plus grand spécialiste du P-38 en la personne de Philippe Castellano !

« Antoine de Saint-Exupéry »

« Journal d’une enquête »

et

« Et la vérité jaillit des profondeurs marines »

par Philippe Castellano

L’histoire de la Gourmette de Saint -Exupéry.

C’est en 1998 que Jean Claude Bianco , pêcheur Marseillais, retrouve dans ses filets, une gourmette en argent supposée ayant appartenu à St Ex. Pendant quelques années ce pêcheur, a été montré du doigt comme un mystificateur mégalomane, a subit les foudres de la famille de St Ex , qui par procès lui réclame la somme de   95 000 €. (voir le livre de Jacques Pradel et Luc Vanrel : L’ultime secret)

Sauf que peu de temps après, un plongeur Marseillais, Luc Vanrel retrouve un P-38 près du lieu ou le pêcheur remonta la gourmette. Luc Vanrel est persuadé d’avoir repéré l’épave de l’avion de St Ex, mais un tollé général de la part d’historiens éminents et reconnus travaillant surtout sur des documents démentent qu’il s’agit de l’avion de St Ex car pour eux c’est dans les Alpes qu’il aurait disparu. Leurs conclusions font force de loi, et personne ne conteste leurs interprétations.

Sauf Philippe Castellano qui identifie formellement preuves à l’appui  qu’il s’agit bien de l’épave de l’avion de St Ex.

Une autre confirmation vient étayer cette découverte, qui laisse planer un doute sur les conclusions de l’histoire de la disparition de la part des historiens officiels, est, le témoignage du pilote Allemand Horst Rippert qui l’a abattu ce 31 juillet 1944 sans le savoir. C’est seulement quelques jours plus tard que Horst Rippert apprend que c’est St Ex qu’il a descendu ; Admiratif de l’écrivain avant guerre, il gardera le secret jusqu’à ce jour.

Ce qu’il faudrait trouver avant tout d’après Philippe Castellano !

La plaque d’indentification de l’appareil située sous la vitre près de l’inter com.

Plaque de l’indicatif radio sur le tableau de bord

une plaque de l’un des moteurs Allison V-1710

Toutes ces plaques peuvent se présenter pliées , déformées et éparpillées aux quatre coins du site sur un rayon de 15 mètres. Parfois d’après philippe Lantiez et Philippe Castellano, les marquages sont peints, frappés au marteau, ou faits en usine. Un seul de ces indices récupérés pourrait confirmer  que l’on a bien affaire à l’avion de James Johnston.

Ce que l’on a trouvé ce dimanche.

Le 25 août 1944, 3 appareils Lockheed P 38 sont tombés près du point d’impact que nous explorons actuellement. Sur ces 3 appareils, l’un a été clairement identifié celui du Lt. Brownley. Le second Cooney décédé, et Jonsthon ( parachuté et brûlé).

Les rapports n’étant pas très précis sur la position de leur chute, il faut donc se fier à nos déductions, ou nos découvertes pour prouver qu’il s’agit bien d’un des 2 appareils précités ci dessus.

La confirmation est venu ce matin de bonne heure de la part de Philippe Lantier, qui m’apprenait que « le morceau de  prise que je grattouillais » était en fait une partie du manche à balais ou du control yoke (comme ils l’appellent) et confirmé par Philippe Castellano.

Le morceau comporte un numéro sur la bakélite et des traces de tissus imprégné

Photos agrandies: 1 le guillochage, 2 le numéro IB 8947

Analyse matérielle de la pièce: corps principal en alu, intérieur de la poignée renforcé par un tube en métal ferreux le tout recouvert de bakélite guilloché pour faciliter la prise en main, une observation très fine de la photo 1 laisse apparaître dans la partie inférieure l’impression de la garniture en skaï , qui a disparu sans doute dans l’incendie (comme l’atteste les traces de fusion du métal )

Le control yoke de l’appareil du même type (le rond rose represente la pièce retrouvée)

Une autre vue du control yoke (la partie gauche est en bakélite noire)

Ce que l’on sait des 2 appareils c’est qu’il étaient entrés en service à des dates différentes !Pour celui de Cooney (d’après le sérial) datait de 1942. Celui de Jonsthon datait de 1944.

Une autre pièce identifiée dernièrement:

Crantage de la molette de réglage du compensateur de profondeur

En 1 la molette près des commandes de pas et de richesse moteur, en 2  une des rondelles qui matérialisent  le centre de gravité de l’appareil

Sherlock Holmes Lantiez

Comme me l’a souvent répété Philippe, toute pièce a son importance y compris la plus petite ou la plus insignifiante ! C’est ce qui a permis de retrouver le FW 190  de  Karl Achenbach en 2012 avec un morceau que j’ai failli jeter !

Ce que l’on pourrait en conclure:

Nous sommes vraisemblablement à la verticale du point d’impact.L’avion ayant une envergure de 15,85 m, le rayon ou l’on retrouve un grand nombre de petites pièces est limité à une vingtaine de mètres, ce qui sous entend que son angle de pénétration dans le sol n’est plus de quelques degrés, mais pratiquement à la verticale. Cela sous entend aussi que compte tenu de la masse de l’appareil, (un peu plus de 6 tonnes) qu’il a pénétré profondément dans le sol et n’a sans doute été récupéré que très partiellement. Dans la pratique nous devrions retrouver, l’intégralité du cockpit, la dérive,(le tout très comprimé à peine plus d’un mètre d’épaisseur) et peut être les moteurs un peu plus bas.

L’avenir nous le dira dès que nous pourrons extraire les restes de l’avion en 2014.

Le Bellanca super Décathlon

Il y a bien longtemps que je n’avait eu l’occasion de monter un avion en kit. Cette occasion m’a été donné par Philippe qui par manque de temps m’en a confié la construction.

Il est beau et pas très cher à l’achat (autour de 90 €). En ouvrant la boite, on découvre un modèle en bois, prêt a monter, en apparence de belle facture, et bien décoré . Tout ou presque s’y trouve, le support moteur, le réservoir , durits, visserie, train d’atterrissage, une notice photo pour le montage du modèle et de la radio avec tous les réglages, jusqu’au cône d’hélice. Bref on en a pour son argent.

Le fuselage et les accessoires sont bien protégés.
Une notice explicative photo est jointe pour la construction.

Mais !!!!! il y a toujours un mais, ce modèle doit être monté au moins par un débutant dégrossis en matière de construction.Si toutes les pièces sont bien découpées et assemblées avec le minimum de colle, il n’en reste pas moins que pour un avion de début (qui va souffrir le martyre au cours de ses vols) les divers renforts de fuselage sont un peu légers ;

Le montage des ailes:

Tout commence par le montage à blanc de la clef d’aile. Si elle passe bien d’un côté , il faut raboter la clef de l’autre pour quelle puisse s’enfiler sans jeu. En assemblant ces 2 demi-ailes, je constate que le trou servant à la fixation du tourillon des ailes est décalé et ridiculement petit. Il va de soit que lors d’une ressource brutale, le risque de rupture est extrême et entraînera la perte du modèle. Une modification s’impose donc par le remplacement du tourillon de 6 mm par 2 de 8 mm placés sur chaque demi ailes. Pour infos en cas de ressource brutale lors d’apprentissage le poids de l’appareil est multiplié par 4 ou 5. (Ici le modèle pèse 2,5 kg X par 4 = 10 kg) La taille des commandes d’ailerons est tout aussi ridicule et seront remplacées par du plus sérieux. La fixation du servo d’aileron doit être renforcée elle aussi. Un bon point pour les écrous en plastique des dominos qui ne risquent pas le desserrage. Les haubans seront montés au final lorsque tout sera calé et vérifié.

L’emplacement du tourillon de 6 mm.
Fixation prévue pour la commande d’ailerons. ( à droite l’échange)

Le fuselage:

Bien conçu, mais pas assez large pour de grosses mains comme les miennes. La position des servocommandes est très en arrière et en profondeur dans le fuselage. C’est la panique pour y mettre les vis de fixation.

On remarque le renfort arrière de l’aile au dessus des servos.

La partie de la cabane qui reçoit le tourillon d’aile est à peine collé sur 2 languettes du fuselage formant la partie avant  au niveau du cockpit. Elle sera modifié comme la partie arrière.

La fixation des ailes ne tient que sur 20 mm.

Un bon point pour la position du réservoir dans l’axe du moteur qui sera positionné cylindre couché à l’horizontal.

Position idéale du réservoir.

Le montage du moteur:

Le montage du moteur utilise normalement un bâti adapté. Dans ce cas celui qui est livré (de bonne facture) est prévu pour un 11 cc 4 temps. Il ne correspond pas et n’est pas adaptable au moteur envisagé : un 46 LA;

Le bâti est prévu pour un 11 cc 4 temps. (beaucoup trop large pour l’OS 46 LA.)
Moteur en position couché. (le réservoir se trouve dans l’axe du carburateur en position idéale). On remarquera les renforts (non peints) au dessus du moteur.

Tout est prévu pour la maintenance minimum, c’est à dire que tout est démontable (pare brise pour accès au réservoir , capot moteur auquel on rajoute quelques renforts).

Montage du stabilisateur et de la dérive . La dérive est montée d’équerre sur le stabilisateur.

Le collage de la dérive sur le stabilisateur demande un peu de soins et de précautions. il ne faut pas oublier d’enlever (dans le lieu des collages) une partie de l’entoilage. et monter le tout d’équerre. Une fois sec la pose sur le fuselage se fera avec la mise en croix des ailes en mesurant avec précision.

La pose des commandes :

Les commandes sont toutes pré formées et montées dans le fuselage; Sauf que lors du montage en actionnant les servos, la commande de profondeur à entamé le flanc du modèle en causant une fissure a cause d’un mauvais pliage d’origine. Celui ci a été rectifié et tout est rentré dans l’ordre.

Le mauvais pliage d’origine entraine une fissure sur le flanc du fuselage.

Les réglages du débattement des gouvernes ont été respecté à la lettre à 1 ou 2 mm près fidèle à la notice. L’essai  en vol va en déterminer la validité.

Le montage des vitres:

Elles ne présentent pas de difficultés particulières, il suffit de découper soigneusement les contours et de les présenter en place avant de coller définitivement.

Les vitres sont pré formées et collées sur le fuselage.

Le train d’atterrissage:

Les roues sont ridicules, faites pour une piste en dur (et encore). Elles sont remplacées par des roues un peu plus grandes montées sans les carénages. le train est en alu et suffisamment solide.

La roue devant est celle d’origine.

Vérification du montage des ailes:

Le montage des ailes et la mise en croix est une formalité qu’il faut impérativement appliquer à tous modèles; C’est la condition pour un vol correct  et sans surprises.

La pose de l’aile avec les tourillons de 8 mm le renfort de cabane et le montage des haubans factices.
Modèle terminé prêt à voler.

Modèle terminé prêt à voler.

En conclusion:

Il faudra compter entre 20 et 30 heures  pour quelqu’un ayant déjà une expérience certaine pour mener à bien cette construction, en y incluant toutes les modifications de base pour rendre ce modèle sympathique sûr ! Je suis toujours étonné par la qualité de fabrication même si quelques imperfections apparaissent, mais pour moins de 90 € que peut-on prétendre avoir de plus ?

L’essai en vol

Pour le décollage le 46 LA est très largement suffisant, et l’avion prend l’ air au bout de 3 ou 4 mètres, non sans avoir eu tendance à passer sur le nez brutalement (le diamètre des roues sans doute). Le vol m’a obligé à réduire les gaz considérablement , environs des ¾, pour pouvoir corriger la tendance forte de l’appareil à cabrer. Une importante correction du trim de profondeur sera nécessaire pour que l’avion retrouve son assiette normale de vol sans pour autant pouvoir utiliser toute la puissance du moteur. Le retour au sol fût précipité, car un des 2 haubans risquait de se détacher.

La conclusion du premier vol :

Le calage de l’aile n’est pas au top;Il y a au moins 3 ° d’incidence de trop (cause du décollage immédiat sans action sur la profondeur)

Le remède sera de positionner au bord de fuite , une cale de 10 mm pour que tout rentre dans l’ordre.

Curieusement Raphaël possède le même modèle avec la même maladie !

Le second vol causera d’autres soucis autres que le comportement de l’avion qui lui est redevenu sain, par un manque de réception des ordres transmis par la radio. Mais ceci est une autre histoire !

Pour la petite histoire

Le Président Roosevelt en 1938, pressentant sans aucun doute la seconde Guerre Mondiale, offrit à 20 000 étudiants Américain la possibilité  financière de piloter des avions en  payant leurs heures de vol. Pour concurrencer Piper qui disposait d’un avion bi place en tandem (le Piper Cub) et qui risquait de raffler toute la mise, James Weagle dessina  un fuselage biplace en tandem l’Aéronca 50 Chief pratiquement semblable.

L’Aéronca militaire de 1941
Le Piper Cub de la même année

La motorisation était confiée à un Continental  4 cylindres à plats de 50 hp puis par la suite un Lycoming de 65 hp. Environs 500 appareils furent produits pour l’armée et le civil.

En 1944 Ray Hermes redessine le fuselage dans le but de le produire à moindre coût. En octobre 1945 l’avion fût certifié et appelé Champion. En 1950 plus de 10 000 appareils furent vendus.

L’Aéronca Champion

En 1954 Aéronca passe sous le contrôle de Flyers service Inc, par l’intermédiaire de sa filiale  Champion Aircratf Corporation, qui développe une nouvelle gamme sous le nom de Citabria, puis Scout.

Le Citabria
Le Scout en version flotteurs

En 1970 la société passe après vente sous le nom de Champion Aircraft Compagny, puis sous le contrôle de American Champion Aircraft Corp en 1989 qui développe les mêmes appareils sous diverses versions, dont le Bellanca Super Champion.

Cet avion est qualifié pour la voltige, de plus 5 G à moins 5 G; C’est a bord de cet avion que Steve Fossett ( le tour du monde sans escale en ballon et en avion) a disparu le 3 septembre 2007 dans le désert du Nevada.

Le Schweizer 300

Très loin des hélicoptères 3 D que l’on rencontre de plus en plus souvent sur les terrains, celui-ci a la particularité d’être destiné surtout à l’entrainement « aux petits gros ».

En 1955 Hughes Hélicoptère, à la suite d’une étude de marché, prévoyait un grand avenir pour un hélicoptère léger biplace, facile de maintenance, et peu onéreux. Le modèle 269 voyait le jour, et les premiers essais se déroulèrent l’année d’après. En 1964 le Hughes 300 établit un record d’endurance de 101 heures sans toucher le sol, grâce à l’emport de deux pilotes qui se relayaient. Mc Donnell Douglas rachète les hélicoptères Hughes en 1984, puis Schweizer reprend les droits sur MDD en 1986, et renomme les Hughes sous l’appellation Schweizer 300. Équipé d’un moteur Lycoming HIO de 190 ch le Schweizer 300 devient le 300 C ; En août 2004 Sikorsky Aircraft rachète Schweizer et rebaptise l’hélicoptère Sikorsky S 300.

Plus de 300 modèles ont été construits depuis ce jour.

Le Schweizer de Pascal en vol

Pascal aux commandes

L’appareil est en essais mécaniques avant la phase de finition.

La pose de la bulle donne un petit air rétro à l’appareil

L’heureux propriétaire satisfait de ses essais en vol

La mise en peinture sera faite dans quelques jours, pour une présentation en vol au barbecue annuel des Faucheurs de marguerites le 20 juillet

Pascal présente l’hélico sans ses marquages ( La peinture est à peine sèche)

Ne dirait-on pas un vrai ?

L’appareil de Pascal parfaitement au point et d’un vol réaliste !