Le projet N° 1 arrivé à terme

Restauration ? non ! Préservation oui ! c’est dans ces termes qu’il faut comprendre ce que les Faucheurs de Marguerites ont entrepris sur le Beechcraft C 45

Le projet Beechcraft mené à son terme

Le projet Beechcraft mené à son terme

En 2008 il était question de maintenir en état et pour un certain temps le Beechcraft C 45 du Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie, en attendant que des fonds soient débloqués pour une éventuelle couverture de l’extension.

En 2014 la chose est accomplie et le Beechcraft désormais protégé des intempéries à été remis en état de préservation et présenté au public lors de la commémoration des 70 ans du débarquement Alliés sur les plages de Normandie.

Le mot de restauration à souvent été employé à tort au cours des divers discours . La restauration est la remise en état d’origine (ce qui est loin d’être le cas) car financièrement et techniquement hors de portée de nos compétences. Il s’agit plus d’une préservation.

Du 11 mars au 6 juin 6 juin 2014, 515 heures ont été nécessaire pour mener à bien cette opération . Pas moins de 2500 rivets posés et autant de trous percés. Des panneaux entiers ont été remplacés, tracés, découpés, rivetés et repositionnés aux endroits exacts ou ils se trouvaient.

   De graves corrosions électrolytiques ont endommagé quelques parties des ailes

Traçage, découpes et contre perçage avant remontage à l’endroit exact, par rivetage étanche

Le stabilisateur subit le même traitement

Remplacement des pièces corrodées

Traitement et remontage précautionneux

Il existe parfois quelques surprises sous l'entoilage resté en place
Il existe parfois quelques surprises sous l’entoilage resté en place
Certaines pièces ont été complètement refaites, en utilisant ce qui etait récupérable sur les pièces endommagées en les dérivetant.

Ce fut le cas pour un capot moteur droit troué refait à l’identique et replacé sur le moteur.

Les vitres n’ont pas échappé au traitement et ont été entièrement remplacées.

4 m² de polycarbonate à ajuster et à poser sur l’ensemble de l’appareil.

Les réparations faites, les couches de peinture se sont succédées.

Une couche d'apprêt epoxydique
Une couche d’apprêt epoxydique
Le gris au dessous en peinture PU
Le gris au dessous en peinture PU

Le gris au dessous en peinture PU et le vert de même facture

Le vert de même facture
Le vert de même facture
Pour terminer la décoration aux armes du New Zealand Wing faite à la main par 2 maquettistes chevronnés.
Dany
Dany
Gilles
Gilles
Enfin terminé !
Enfin terminé !

L’identification et l’erreur historique :

En 2008 nous avions tenté de trouver l’histoire de cet avion, dont plusieurs personnes se vantaient d’avoir la paternité de la découverte sans pour autant en connaître l’origine. Le tri de ces informations ne nous a pas fait avancer d’un pouce jusqu’en 2014, ou par défi les Faucheurs de marguerites décidèrent de rétablir la vérité historique. Nous avons passés près d’un mois à découvrir et photographier les plaques d’identifications, les comprendre et les interpréter ce qui pour un non initié est assez difficile. Puis grâce à ces N° (tous différents) nous avons recherché notre fameux Beechcraft C 45  qui fut trouvé auprès d’un document de  l’USAF Serial Number Search Results, qui stipulait que 3 Beech avait été livré le 28 septembre 1944 ( Le 47-44098, le 47-44 099, et le 47-44135) à la « French Military » dans le cadre de la loi Prêt Bail sans plus de détails. Sur un autre document du contrôle aérien de Farnborouth, le 7 septembre 1954 est signalée la venue de la French Air Force pour un meeting aérien, avec plusieurs avions dont 2 Beechcraft C45 44-47323 (F-RAED) & 44-47099 (F-RAEB) .

Sur un troisième document

(PREWAR CIVIL BEECH 18 PRODUCTION and CIVILIANISED WWII MILITARY PRODUCTION ( AT-7/ AT-11 / C-45 / SNB-/JRB-/ Expediter ) Includes museum aircraft and late military survivors Compiled by Geoff Goodall) de 320 à pages à lire nous retrouvons le même numéro ;

Nous possédions dès à présent un sérial qui correspondait à la plaque d’identification et l’immatriculation civile. Un grand pas venait d’être franchi sans pour autant en connaître toute l’histoire.

L’intervention de l’ANAMAN .

Durant nos réparations il apparut que l’avion avait par endroit une livrée rouge fluorescente caractéristique des avions utilisés pendant la formation des pilotes, navigateurs, ou mécaniciens navigants en particulier dans l’Aéronavale. Une photos d’un des Beechcraft portant le sérial 99 sur la dérive confirma nos doutes vites estompés par le traitement de l’image qui faisait apparaître un début de sérial différent (85 099). Nous avons contacté par courriel l’ANAMAN qui par l’intermédiaire de Christian Cabanel (Vice Président), à mis aimablement et rapidement à disposition ses spécialistes qui nous ont transmis toute la carrière de notre Beechcraft ;

Il fut ainsi révélé que lors de sa livraison le militaire chargé de l’enregistrement de l’appareil a fait une erreur dans la transcription du sérial. 43-44099 ( c’est sans doute pourquoi il fut si difficile de retrouver sa trace dans la version Française).

Désormais et grâce à l’ANAMAN, la vérité historique est rétablie.

En 2008 en l’absence d’informations précises sur cet appareil qui était peint aux couleurs de l’USAF, nous avons par méconnaissance reproduit une erreur historique bien dommage.

Quoi qu’il en soit, il est beau et préservé pour un certain temps.

La carrière opérationnelle:

l’origine du Beechcraft C45 model 18 UC-45F-BH c/n 6984

Avec l’aide de l’ANAMAN (Association Nationale des Amis du Musée de l’Aéronautique Navale) anaman.fr pour la recherche des informations sur les dates des lieux fréquentés par cet appareil.

C’est normalement dans cette livrée que l’on aurait dû le peindre

Appareil construit  par l’usine Beechcraft de Wichita Kansas sous le serial 44-47099 non utilisé par l’USAAF . Livré neuf avec deux autres (sérial: 44-47097 et 44-47135) à partir de Newark New Jersey le 07.08.1944 au titre de la loi prêt bail probablement à destination du port en eau profonde de Cherbourg.

Il a été enregistré par erreur 43-47099 sur la carte française de l’appareil

Affecté au GT 2/15 (Groupe de transport 2/15 escadrille du GT II/15 Anjou) ) il est remonté et opérationnel dès réception le jour même 28.09.44

Jusqu’en mai 1945 les 4 groupes de transport dont le 2/15 Anjou forment le Groupement des Moyens Militaires de Transport Aérien (GMMTA) créé le 1e mai 1945 pour assurer le retour des déportés et prisonniers d’Allemagne par voie aérienne. Au 31 août 1945, depuis le Bourget, Lyon, Chartres et Orly, plus de 500 missions rapatrient près de 14 000 personnes dans leurs différents appareils : Dakotas, B-25, B-26, Beechcraft, JU52 et Goéland.

05.45 il intègre l’escadrille du GT IV/15 Poitou du 10/05/1945 jusqu’au 01/04/1946 .

02.11.54 Il intègre le GLAM 1/60 jusqu’au 30.11.56 : Son immatriculation devient : F-RAEB

Chargé du transport du Président ou des autorités.

30.11.56 jusqu’au 19.06.57 il est affecté à EAA 601. ( base aérienne279 Châteaudun)

19.06.57 jusqu’au 13.03.58 il rejoint de nouveau le GLAM 1/60

03.58 au 08.04.64 fait partie du CIET; Centre d’instruction des équipages de transport.

(entre septembre 1944 et mai 1972, 78 Beech volèrent sous nos cocardes.)

Pour informations :
En 1945, le groupement des moyens militaires de transport aérien (GMMTA) dispose, au sein du GT 1/15 stationné à Valence, d’une section d’instruction au vol sans visibilité. Cette cellule s’installe en mars 1946 à Toulouse Francazal et prend le nom de centre d’instruction des équipages de transport (CIET). Doté de seize UC 45 Beechcraft, de huit JU 52 Junker et de deux NC 701 Martinet, le CIET voit rapidement sa mission principale évoluer dès 1949. Chargée de la formation des équipages susceptibles d’être engagés dans des missions opérationnelles en Extrême-Orient, cette unité crée des stages spécifiques afin d’assurer la transformation rapide sur bimoteur des jeunes pilotes de chasse, puis retrouve sa mission originelle, dès la fin des opérations en Indochine.

08.04.64 au 22.01.65 il rejoint ElA 44Escadrille de Liaison Aérienne

22.01.65 au 11.05.65 de nouveau réaffecté à EAA 601Châteaudun

11.05.65 au 26.09.68 affecté au CIET à nouveau ;

19 volèrent sous les couleurs du CIET 340 du 08/10/48 au 23/05/69

Pour informations :

A compter du 1er octobre 1962, l’escadrille passe sous le contrôle du commandement du transport aérien militaire, mais reste mise pour emploi auprès du commandement de la 4ème RA. A cette époque, un détachement est mis en place à Solenzara, lequel formera une unité indépendante sous le nom d’ELAS 1/44, et le parc se renforce de MH 1521 Broussard qui viennent prendre la relève des Nord 1000. L’année 64 voit le départ des Flamant, remplacés par quelques Dakota et Beech D 18.

 26.09.68 il arrive à   EAA 601 Chateaudun pour y être stocké puis réformé le 07.10.69

C’est le seul des 3 appareils de ce type livrés le 28 septembre 1944 survivant dans toute l’Europe.

Il fut racheté par un industriel et transporté en Thiérache (à Hirson) ou il fut découvert dans une grange recouvert de paille. Grâce au bouche à oreille , un voisin contacta le Musée de la Résistance et de la Déportation qui le racheta, le démonta et le transporta à l’Arsenal de La Fère qui le remis partiellement en état .

Les Faucheurs de marguerites de Sinceny en assurent depuis 2008, la préservation et l’entretien bénévolement !

Une équipe presque au complet !

Le reportage qui est consacré au 70 e anniversaire du débarquement Alliés:

http://www.matele.tv/default.asp?categorie_id=&emission_id=22&video_id=1949

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