La découverte des premiers indices
Les premières recherches par détection magnétique ont commencé dès le début de l’été lorsque le blé commençait à mûrir. Les conditions n’étant pas trop idéales car les tiges gênaient la progression du détecteur de masse et surtout il ne fallait pas endommager les cultures.
Une seconde campagne fût entreprise en août sous des augures plus engageantes, dès la récolte avec malheureusement peu de monde présent. Seuls Bernard, Philippe (chef du projet) et Marc étaient sur les lieux. Beaucoup de petites pièces d’aluminium furent collectées dans un périmètre assez restreint d’une quinzaine de mètres.
La troisième campagne du début septembre, va révéler d’autres indices importants, en particulier la preuve de l’existence sur les lieux supposés d’une épave d’avion et pas n’importe lequel, celle d’un P 38 Lockheed. Les supputations et les recherches de notre ami et historien Philippe vont semble-t-il lui donner entièrement raison sur le lieu qu’il a découvert.
Marc à l’écoute du détecteur à discrimination
Dans cette quête, la chance nous a souri en la personne de Marc qui n’est pas n’importe qui! Dans sa première vie, il était « chasseur de météorites » et a parcouru le monde entier à la recherche de ces trésors improbables qui à l’époque valaient aussi cher que l’or. Il possède outre un matériel de professionnel impressionnant, pour nous les »novices », mais aussi les compétences pour s’en servir.
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous……des petits trous…..des petits trous….!
Outre le fait de posséder un cadre de détecteur de masse très pointu, il emporte avec lui une diversité d’antennes de toutes sortes, discriminantes, et de toutes tailles.
Détecteur TM 800 pour les masses moyennes
Petite antenne de 60 cm montée sur un détecteur Pulse (induction pulsée)
Les pièces retrouvées :
Diverses pièces ont été extraites,et répertoriées par positionnement GPS de manière à établir un plan visuel de l’étalement consécutif à l’explosion du P 38.
Un numéro marqué servira à l’identification de la pièce spécifique au Lockheed P-38
Une prise sans doute de la radio de bord
Un morceau de la canopée
Une fixation par molette enserre une pièce en bakélite (peut être la fixation de la radio)
Le couvercle en bronze probable d’un thermostat ou calorstat d’un des moteurs
Diverses tuyauteries et pièces de poutre moteur
De temps à autre il faut aussi gratouiller pour découvrir qu’une prise électrique est dans la motte de terre
La première identification, consiste a retrouver divers numéros de fabrication ou d’implantation militaire sur les pièces extraites. La seconde phase va permettre à notre chef de projet de contacter Lockheed en lui fournissant la liste des numéros relevés qui devrait nous conduire ensuite à l’identification de l’affectation du P 38 dans les unités de combats.
Le doute n’est plus possible !
Il s’agit bien d’un P 38 Lockheed sans aucun doute, l’avenir en l’abscence de preuves formelles pour l’instant, nous dira s’il s’agit bien de l’épave de l’avion de James Johnston, à la seule condition qu’un des numéros de série retrouvé corresponde bien à l’identification de l’appareil.
D’autres indices apportent un éclairage nouveau.
Une pièce que l’on pourrait qualifier d’anodine tendrait à prouver que le P 38 aurait piqué du nez dans le sol. Cette pièce est en réalité une des deux rondelles niveau qui sert à équilibrer l’appareil sur tous les axes. Celles-ci se trouvent dans le cockpit de part et d’autre du pilote sur les consoles droite et gauche, sous les vitres du cockpit. Ceci pourrait prouver que la grosse masse métallique détectée est le cockpit du P-38.
Leveling Plate
Positionnement de la rondelle
D’ou proviennent ces informations importantes ?
Philippe est rentré en contact avec un des plus grand spécialiste du P-38 en la personne de Philippe Castellano !
« Antoine de Saint-Exupéry »
« Journal d’une enquête »
et
« Et la vérité jaillit des profondeurs marines »
par Philippe Castellano
L’histoire de la Gourmette de Saint -Exupéry.
C’est en 1998 que Jean Claude Bianco , pêcheur Marseillais, retrouve dans ses filets, une gourmette en argent supposée ayant appartenu à St Ex. Pendant quelques années ce pêcheur, a été montré du doigt comme un mystificateur mégalomane, a subit les foudres de la famille de St Ex , qui par procès lui réclame la somme de 95 000 €. (voir le livre de Jacques Pradel et Luc Vanrel : L’ultime secret)
Sauf que peu de temps après, un plongeur Marseillais, Luc Vanrel retrouve un P-38 près du lieu ou le pêcheur remonta la gourmette. Luc Vanrel est persuadé d’avoir repéré l’épave de l’avion de St Ex, mais un tollé général de la part d’historiens éminents et reconnus travaillant surtout sur des documents démentent qu’il s’agit de l’avion de St Ex car pour eux c’est dans les Alpes qu’il aurait disparu. Leurs conclusions font force de loi, et personne ne conteste leurs interprétations.
Sauf Philippe Castellano qui identifie formellement preuves à l’appui qu’il s’agit bien de l’épave de l’avion de St Ex.
Une autre confirmation vient étayer cette découverte, qui laisse planer un doute sur les conclusions de l’histoire de la disparition de la part des historiens officiels, est, le témoignage du pilote Allemand Horst Rippert qui l’a abattu ce 31 juillet 1944 sans le savoir. C’est seulement quelques jours plus tard que Horst Rippert apprend que c’est St Ex qu’il a descendu ; Admiratif de l’écrivain avant guerre, il gardera le secret jusqu’à ce jour.
Ce qu’il faudrait trouver avant tout d’après Philippe Castellano !
La plaque d’indentification de l’appareil située sous la vitre près de l’inter com.
Plaque de l’indicatif radio sur le tableau de bord
une plaque de l’un des moteurs Allison V-1710
Toutes ces plaques peuvent se présenter pliées , déformées et éparpillées aux quatre coins du site sur un rayon de 15 mètres. Parfois d’après philippe Lantiez et Philippe Castellano, les marquages sont peints, frappés au marteau, ou faits en usine. Un seul de ces indices récupérés pourrait confirmer que l’on a bien affaire à l’avion de James Johnston.
Ce que l’on a trouvé ce dimanche.
Le 25 août 1944, 3 appareils Lockheed P 38 sont tombés près du point d’impact que nous explorons actuellement. Sur ces 3 appareils, l’un a été clairement identifié celui du Lt. Brownley. Le second Cooney décédé, et Jonsthon ( parachuté et brûlé).
Les rapports n’étant pas très précis sur la position de leur chute, il faut donc se fier à nos déductions, ou nos découvertes pour prouver qu’il s’agit bien d’un des 2 appareils précités ci dessus.
La confirmation est venu ce matin de bonne heure de la part de Philippe Lantier, qui m’apprenait que « le morceau de prise que je grattouillais » était en fait une partie du manche à balais ou du control yoke (comme ils l’appellent) et confirmé par Philippe Castellano.
Le morceau comporte un numéro sur la bakélite et des traces de tissus imprégné
Photos agrandies: 1 le guillochage, 2 le numéro IB 8947
Analyse matérielle de la pièce: corps principal en alu, intérieur de la poignée renforcé par un tube en métal ferreux le tout recouvert de bakélite guilloché pour faciliter la prise en main, une observation très fine de la photo 1 laisse apparaître dans la partie inférieure l’impression de la garniture en skaï , qui a disparu sans doute dans l’incendie (comme l’atteste les traces de fusion du métal )
Le control yoke de l’appareil du même type (le rond rose represente la pièce retrouvée)
Une autre vue du control yoke (la partie gauche est en bakélite noire)
Ce que l’on sait des 2 appareils c’est qu’il étaient entrés en service à des dates différentes !Pour celui de Cooney (d’après le sérial) datait de 1942. Celui de Jonsthon datait de 1944.
Une autre pièce identifiée dernièrement:
Crantage de la molette de réglage du compensateur de profondeur
En 1 la molette près des commandes de pas et de richesse moteur, en 2 une des rondelles qui matérialisent le centre de gravité de l’appareil
Sherlock Holmes Lantiez
Comme me l’a souvent répété Philippe, toute pièce a son importance y compris la plus petite ou la plus insignifiante ! C’est ce qui a permis de retrouver le FW 190 de Karl Achenbach en 2012 avec un morceau que j’ai failli jeter !
Ce que l’on pourrait en conclure:
Nous sommes vraisemblablement à la verticale du point d’impact.L’avion ayant une envergure de 15,85 m, le rayon ou l’on retrouve un grand nombre de petites pièces est limité à une vingtaine de mètres, ce qui sous entend que son angle de pénétration dans le sol n’est plus de quelques degrés, mais pratiquement à la verticale. Cela sous entend aussi que compte tenu de la masse de l’appareil, (un peu plus de 6 tonnes) qu’il a pénétré profondément dans le sol et n’a sans doute été récupéré que très partiellement. Dans la pratique nous devrions retrouver, l’intégralité du cockpit, la dérive,(le tout très comprimé à peine plus d’un mètre d’épaisseur) et peut être les moteurs un peu plus bas.
L’avenir nous le dira dès que nous pourrons extraire les restes de l’avion en 2014.